Vers la fermeture de l'Institut de puériculture de Paris

Inquiétude pour l'ensemble du personnel soignant de l'Institut de puériculture de Paris. Cet hôpital, pionnier de la pédiatrie et reconnu pour sa prise en charge des grands prématurés, devrait fermer ses portes à l'automne 2011 et voir ses activités dispersées

La rédaction d'Allo Docteurs
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(Reportage vidéo du 23 mai 2011)

 

En difficulté financière depuis des années, l'Institut de Puériculture et Périnatalité (IPP) est revenu à l'équilibre budgétaire en 2010, un effort cependant insuffisant devant l'ampleur des dettes.

L'hôpital, en pointe pour la recherche sur l'accouchement et la périnatalogie, a donc été placé en liquidation judiciaire le 20 juillet 2011, et sera fixé sur son sort le 20 octobre 2011 au plus tard.

Dans l'intervalle, l'activité est maintenue, mais elle se poursuit dans la crainte de perdre des emplois et un savoir-faire qui a marqué la pédiatrie moderne.

Un pionnier de la pédiatrie

L'IPP fut en effet le premier, en 1919, à ouvrir une école de puériculture en France, le premier, en 1947, à fonder un lactarium (centre de collecte de lait maternel). Créé en 1971, l'hôpital de jour a été l'un des premiers lieux de soins précoces et intensifs de l'autisme et des psychoses.

Le credo de cet établissement privé participant au service public hospitalier est une prise en charge globale par des équipes pluridisciplinaires. Psychiatres, assistantes sociales, chiropracteurs, orthophonistes, diététiciens : l'IPP concentre un large panel de professionnels.

Le risque d'une dispersion des compétences

"Cette unité de lieu permet la cohérence et la cohésion de la prise en charge autour de la mère et de l'enfant", explique le docteur Jean-François Magny, chef du service de néonatalogie. "Il faut que les compétences d'équipes médicales et paramédicales puissent continuer pour le bien de la santé publique et ne s'éparpillent pas. Pour reconstituer ce travail d'équipe, il faut des années", prévient-il.

Selon l'appel d'offres, 317 emplois sont en jeu.  Le centre de néonatalogie (réanimation, soins intensifs et pédiatrie), d'une capacité de 63 berceaux, devrait être repris par l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), afin de renforcer le pôle mère-enfant de l'hôpital Necker. Les activités sanitaire, médico-sociale et d'enseignement, par la Croix-Rouge française.

Face à l'inquiétude du personnel de la néonatalogie de l'IPP, dont les activités doivent être partiellement reprises par l'AP-HP, l'Agence Régionale de Santé a assuré que tous les berceaux seraient repris, entre Necker et d'autres établissements de la région.

Source : AFP, 16 septembre 2011