Les malades bulgares ont bon dos pour les escrocs

Devant l'incapacité de la sécurité sociale à prendre en charge les frais de santé, de nombreux Bulgares gravement malades font appel à la générosité de leurs concitoyens. Une mine d'or pour les arnaqueurs en tout genre, jamais à court d'idées pour en profiter.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Les malades bulgares ont bon dos pour les escrocs

Yrdan Stoev, âgé de 18 ans et atteint d'une leucémie, en a fait les frais. En février 2012, il crée sa page Facebook pour tenter de récolter l'argent nécessaire à son traitement. Quelle n'est pas sa surprise quand il constate que quelqu'un a créé une page identique à la sienne sur le réseau social, avec le même nom et la même photo… mais avec un numéro de compte bancaire destiné à recevoir les dons, tout à fait différent. Le jeune homme dépose plainte et les policiers parviennent à remonter jusqu'au faussaire. Le dossier de Yrdan sur le bureau des policiers, n'était certainement pas le seul de ce type.

Malades imaginaires, détournements de fonds, abus de confiance… les cas d'escroqueries exploitant la détresse humaine, semblent fréquents en Bulgarie. D'après la police, la multiplication et la banalisation des appels individuels aux dons se sont multipliés, et avec eux, les malversations.

De nombreuses plaintes de parents ont été enregistrées, après avoir vu leurs comptes bancaires, contenant l'argent destiné aux soins de leur enfant, complètement vidés. C'est le cas, par exemple, de ce père de famille qui cherchait à faire hospitaliser son fils à l'étranger. Lorsqu'il a reçu un coup de téléphone d'un homme se présentant comme un entrepreneur disposé à les aider, il a accédé à la demande du "généreux donateur" : fournir le numéro d'une carte bancaire alimentée en euros, afin de procéder au virement de l'argent. Sauf que le compte n'a pas été approvisionné mais pillé. La police a ensuite découvert que derrière cette arnaque, se cachait Koszalin Larazov, un ancien fonctionnaire du ministère de l'Intérieur.

A noter que dans certains cas, les parents ne sont pas les victimes, mais les arnaqueurs eux-mêmes. Ils peuvent se prêter à des escroqueries de grande ampleur (achat d'un appartement ou d'une voiture avec l'argent récolté…), mais aussi à des "simples" abus. Comme le rapporte le Fonds d'Etat pour le traitement de l'enfance, qui organise les voyages des familles ayant réussi à rassembler suffisamment d'argent pour faire soigner les enfants à l'étranger, "certains parents font de ces voyages de véritables virées touristiques, aux frais d'hôtels et de bouche exorbitants."

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