Le vaccin contre la gastro-entérite recommandé aux nourrissons

Le glas de l'épidémie de gastro-entérite chez les tout-petits pourrait bientôt sonner. C'est en tout cas ce qu'espère le Haut Conseil de la santé publique qui recommande de vacciner les nourrissons. Mais le vaccin, pourtant jugé efficace, n'est aujourd'hui pas remboursé par l'Assurance maladie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Chaque année en France, 14.000 hospitalisations d'enfants de moins de 3 ans sont dues aux gastro-entérites à rotavirus. Une infection à l'origine de vomissements et de diarrhées sévères qui provoque entre 7 et 17 décès par an.

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) vient donc de publier un nouvel avis préconisant de vacciner tous les nourrissons de moins de six mois.

Dans les pays industrialisés qui recommandent déjà cette vaccination, le taux d'hospitalisation a diminué de 80%. Les institutions françaises attendaient les résultats des dernières études pour se positionner à leur tour. Car un doute existait encore sur une complication due à ce vaccin : l'invagination intestinale. L'invagination correspond à un retournement de l'intestin sur lui-même, un peu comme le doigt d'un gant retourné. Cette pathologie, dont le risque est une perforation digestive, survient sans cause évidente chez deux enfants sur mille. Les premiers tests révélaient que le vaccin pouvait dans certains cas augmenter le risque de survenue de cette invagination. Mais le Haut Conseil de la santé publique souligne que ce risque est désormais évalué de manière "précise" et qu'il est "faible" : de l'ordre de 1 à 6 cas pour 100.000 enfants vaccinés.

Si les doutes sur les effets secondaires de ce vaccin sont aujourd'hui dissipés, un second frein pour une utilisation à grande échelle existe : le prix. Car le vaccin, commercialisé par deux laboratoires différents, coûte environ 150 euros. Un coût que ne peuvent pas se permettre de nombreux parents et qu'aujourd'hui encore l'Assurance maladie ne prend pas en charge.

Le HCSP estime pourtant que cette vaccination serait à terme source d'économies. Car avec la diminution du nombre d'hospitalisations, le comité d'experts du Haut Conseil estime que le nombre de cas de bronchiolites devrait également diminuer. Cette maladie qui peut s'attraper aux services des urgences de l'hôpital ou dans le cabinet du médecin, se développe généralement dans les quelques jours qui suivent une gastro-entérite. Moins de maladies, c'est ainsi moins de soins à rembourser.