Centrafrique : des équipes médicales en danger

Exactions, déplacements de population et il y a dix jours l'attaque d'un hôpital à Nanga Boguila au nord du pays... L'organisation Médecins sans frontières (MSF) suspend son action dans toute cette région d'Afrique centrale et des pays voisins, en signe de protestation.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Entretien en vidéo avec Laurent Sury, responsable des Urgences à Médecins sans frontières
Entretien en vidéo avec Laurent Sury, responsable des Urgences à Médecins sans frontières

A MSF, "nous demandons que le gouvernement centrafricain, mais aussi les groupes armés, condamnent ce qui s'est passé à Boguila", explique Laurent Sury responsable des Urgences pour Médecins sans frontières. "Il faut que tous les acteurs prennent leurs responsabilités en assurant le respect de la mission médicale, des humanitaires et plus largement des civils", poursuit-il.

Depuis le coup d'état du 24 mars 2013 par les rebelles de la Seleka, contre le président Bozizé, MSF intervient dans ce pays qui n'en finit pas de s'enfoncer dans la crise humanitaire et sécuritaire. Il n'y a pas un jour sans qu'il n'y ait de victimes, notamment dans les zones isolées, qui ne sont contrôlées ni par les soldats français ni par la force africaine. Dans les enclaves musulmanes, sous protection internationale, ce sont les soins qui manquent cruellement car les réfugiés ont interdiction d'en sortir.

Le 26 avril 2014, l'hôpital de Nanga Boguila a subi l'attaque de rebelles qui voulaient récupérer de l'argent dans le but de s'acheter des armes. Seize personnes ont été tuées, trois faisaient partie de MSF.

"Plusieurs fois, nous avons essayé de tirer la sonnette d'alarme, après cette attaque nous décidons de suspendre pour quelques jours notre action", raconte Laurent Sury. MSF assure en général jusqu'à 15.000 consultations par mois. Que vont alors devenir les habitants ? "Nous suspendons les consultations externes et pré-natales, mais nous continuerons de prendre en charge les urgences vitales", rassure le responsable des Urgences qui espère néanmoins faire bouger les choses.