Alzheimer : retrouver du plaisir en cuisinant grâce aux ateliers de Marcel

Comme la madeleine de Proust qui rappelle à l’écrivain les souvenirs de son enfance, depuis 5 ans, France Alzheimer Hérault organise les "Ateliers de Marcel", des ateliers de cuisine pour les malades Alzheimer et leurs aidants.

Delphine Renault
Rédigé le

Les quenelles de chèvre aux fleurs comestibles et ballotines de volaille farcies sont le défi du jour et ceux qui vont le relever ne sont pas des habitués des fourneaux  ! 

Pour  accompagner les commis, il y a Pierre le chef cuisinier. Marc, Michel et Roger souffrent eux de la maladie d’Alzheimer.
Ils sont accompagné par leurs femmes. 

Le but de cet atelier est de cuisiner ensemble et de partager un moment de convivialité. Cuisiner c’est stimuler tous les tous les sens et c'est aussi l’espoir de retrouver des gestes parfois oubliés, d’éveiller des souvenirs. 

Retrouver des sensations

Pierre Nail, chef cuisinier, Esat la bulle bleue  :
"Dans tous les ateliers que je fais, j’essaie de faire ce travail à l’œil, au parfum, au toucher, manipuler les produits les déplacer". 

Fleurs, aromates, crème de chèvre, en cuisinant, Marc, Michel et Roger travaillent leur concentration, leur mémoire, mais aussi la coordination.  

Alexandre Delarse, ergothérapeute, Etape pôle autonomie santé : 
"Le but de l’atelier est qu’ils retrouvent le plaisir d’exécuter une tâche, qu'ils se rappellent qu'ils peuvent le faire. Le fait de retrouver du désir, du plaisir à faire une activité est important tout comme soulager l’aidant dans ses activités même si c’est très compliqué"

Des moments de répit pour les aidants

Pour les aidantes, c’est aussi un moment d’évasion car soutenir au quotidien une personne souffrant de la maladie Alzheimer, c’est épuisant. 

Françoise Faure, épouse de Roger : "C’est compliqué, tout est compliqué, c’est beaucoup d'énergie, de disponibilité, de patience, d’abnégation.

Danièle Rota, épouse de Michel : "Vous savez  la journée il n'y a pas de dialogue, par conséquent quand on passe la journée complète à ne pas dire un mot, c’est quand même lourd, on se sent vraiment seul. Il n'y a pas d'autre mot.  

Recréer du lien et des échanges

Gérard Despesse, président France Alzheimer, Herault : 
"Le principal bénéfice est de refaire ensemble parce que le lien se coupe souvent, parce que les échanges sont difficiles et donc faire des chose ensemble au niveau de la cuisine, renoue le dialogue et les échanges". 

Partage et plaisir des saveurs, la recette a pris pour ces participants qui ont oublié pendant quelques heures la maladie d’Alzheimer.