Tests génétiques : intérêts et limites ?

Pourquoi faire des tests qui analysent les prédispositions à certaines maladies (cancer, Alzheimer) ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec le Pr. Axel Kahn, président de l'université Paris-Descartes :

"Certains tests qui analysent les prédispositions à certaines maladies ont un intérêt. Si on arrive à savoir qu'une personne va contracter une maladie des années avant que les premiers symptômes apparaissent, on peut agir pour éviter que la maladie survienne ; ou alors on a l'occasion de la guérir à coup sûr. Dans ce cas, ces tests sont très intéressants. Dans d'autres situations comme pour le cancer du sein par exemple, c'est plus compliqué. Lorsque l'on détecte un gène de prédisposition au cancer du sein, on fait trois propositions à la patiente : soit on lui propose une surveillance rapprochée, on vérifie seins et ovaires car le même gène prédispose aussi au cancer de l'ovaire. Soit on enlève les deux ovaires parce qu'il est plus difficile de détecter au début une tumeur des ovaires qu'une tumeur du sein. Cela sauve 75 % des vies. Ou alors on enlève les deux seins et les deux ovaires. Dans ce cas, on sauve 95 % des vies. Il n'est pas très satisfaisant de dire à une femme que pour qu'elle soit totalement rassurée, il faut qu'elle accepte de perdre ses deux seins et ses deux ovaires. Mais elle est informée et elle a le choix.

"Dans certains cas comme la maladie d'Alzheimer, dans 1 % des cas de la maladie, il s'agit de forme familiale dont l'hérédité est aussi certaine que celle d'une myopathie ou d'une hémophilie. Il faut alors annoncer à une personne de 30 ans que son état de santé va se dégrader sévèrement dans plusieurs années. Il est déjà difficile d'affronter la maladie. Comment peut-on vivre quand on sait que l'on va contracter une maladie que la médecine est incapable d'améliorer et de guérir ? Le danger est que les assureurs et les employeurs soient friands de cette connaissance. Un véritable danger existe alors." 

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Questions/réponses :

* Les réponses avec le Pr. Axel Kahn, président de l'université Paris-Descartes