Homophobie : deux lesbiennes agressées pour avoir refusé de s’embrasser en public

A Londres, deux femmes homosexuelles ont été insultées et frappées dans un bus car elles refusaient de s’embrasser en public. Elles témoignent sur les réseaux sociaux de la violence de cette agression.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Homophobie : deux lesbiennes agressées pour avoir refusé de s’embrasser en public
Crédits Photo : Capture Ecran Facebook @Melania Ps

C’est d’une agression lesbophobe dont Melania et Chris ont été victimes à Londres dans la nuit du 30 au 31 mai 2019. Ces deux femmes en couple, l'une originaire d'Uruguay, l'autre des Etats-Unis, prenaient un bus pour rentrer d’une soirée lorsqu’elles ont été interpellées, harcelées puis frappées par un groupe de quatre hommes, raconte Melania sur son compte Facebook. Sa publication, partagée plus de 10.000 fois, est illustrée par une photo, montrant leur visage tuméfié et leurs vêtements tâchés de sang.

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Insultes lesbophobes

"Ils ont commencé à se comporter comme des hooligans, en nous demandant de nous embrasser pour qu’ils puissent regarder, ils ont lancé des insultes lesbophobes et se sont mis à décrire des positions sexuelles" raconte sur Facebook la jeune femme de 28 ans.

Le couple tente alors de calmer le jeu et de faire des blagues. Mais les quatre hommes poursuivent leur harcèlement et commencent à lancer "des pièces de monnaie" sur Melania et Chris. Le ton monte, et cette dernière se retrouve alors "au milieu du bus à se battre avec eux" témoigne sa compagne.

"La violence est devenue banale"

La police serait intervenue à l’arrêt du bus mais les quatre hommes auraient pris la fuite après avoir dépouillé le couple de jeunes femmes. "Ce qui me met le plus en colère, c’est que la violence est devenue banale, qu’il est parfois nécessaire de voir une femme en train de saigner après avoir été frappée pour qu’il y ait un impact" témoigne encore Melania dans sa publication. "J’en ai ras-le-bol d’être prise pour un objet sexuel, ou de découvrir que ce genre de situation est commune, que des amis gay sont frappés, juste 'parce que'. On subit harcèlement et chauvinisme, misogynie et homophobie violente, parce que quand vous vous défendez, c’est le genre de truc qu’il se passe" ajoute-t-elle enfin.

1.387 infractions homophobes en France en 2018

Le 14 mai dernier, à l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre l’homophobie et la transphobie du 17 mai, le ministère de l’Intérieur publiait ses chiffres sur l’homophobie en France. En 2018, 1.378 infractions à caractère homophobe ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie, contre 1 026 en 2017, ce qui représente une hausse 34,3 %. Pour près d’un tiers d’entre eux (30 %), il s’agissait de violences physiques, y compris des violences sexuelles.