La testostérone : la virilité en hormone

La testostérone, hormone mâle par excellence, est bien connue comme synonyme de virilité et de puissance sexuelle. Elle est largement utilisée comme produit dopant dans le milieu sportif. Quels sont ses effets ? Dopage ou traitement, est-elle dangereuse pour la santé ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
La testostérone : la virilité en hormone

La testostérone : une hormone indispensable

Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes décrivent l'action de la testostérone.
Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes décrivent l'action de la testostérone.

Contrairement à la majorité des hormones, la testostérone n'est pas une protéine mais un stéroïde qui provient d'un lipide, le cholestérol, et fait partie du groupe des androgènes. Chez l'homme, la testostérone est produite au niveau des testicules et des glandes surrénales. Les femmes produisent également de la testostérone mais en plus petite quantité, aux niveaux des ovaires et des surrénales.

La testostérone est indispensable à différents moments de la vie :

•    chez l'embryon, elle permet aux cellules embryonnaires de se différencier en cellules de l'appareil génital mâle, c'est ce que l'on appelle : la différenciation sexuelle. Elle agit par ailleurs sur la croissance et le fonctionnement de la prostate et des glandes séminales ;

    à la naissance, les organes reproducteurs sont différenciés mais ne sont pas encore fonctionnels ;

•    il faut attendre la puberté pour que deux glandes au niveau du cerveau, l'hypothalamus et l'hypophyse, envoient des messages hormonaux aux gonades. Les testicules synthétisent alors plus de testostérone, ce qui va permettre la maturation des jeunes spermatozoïdes et l'apparition des caractères sexuels secondaires : la voie mue et devient plus grave, la pilosité se développe, la taille des testicules et du pénis s'accroît.

Les effets dopants de la testostérone

La testostérone accroît l'esprit de compétitivité mais peut conduire à une dépendance.
La testostérone accroît l'esprit de compétitivité mais peut conduire à une dépendance.

Dans le milieu sportif, la testostérone est recherchée pour ces propriétés anabolisantes. En effet, cette hormone est capable d'entrer dans les cellules du muscle, de stimuler la production de protéine et d'empêcher l'élimination de l'excès de production. Résultat : les cellules se remplissent de protéines et le muscle gonfle.

Le deuxième effet dopant de la testostérone est celui de la stimulation de l'hématopoïèse, c'est-à-dire la fabrication des cellules sanguines. S'il y a plus de globules rouges pour amener l'oxygène aux cellules et récupérer le gaz carbonique, le muscle est plus longtemps oxygéné et récupère plus rapidement.

A long terme, la testostérone de synthèse a des effets négatifs sur la santé mais le manque de testostérone peut également être responsable de troubles physiques et psychologiques.

Testostérone et hormonothérapie

La testostérone est utilisée en médecine, notamment en cas d'andropause.
La testostérone est utilisée en médecine, notamment en cas d'andropause.

La testostérone est l'hormone du désir aussi bien chez l'homme que chez la femme. Sa diminution provoque une baisse de la libido et de la fertilité, des troubles de l'érection mais également un manque d'énergie musculaire et une extrême irritabilité.

Des effets qui peuvent toucher des femmes ayant subi une ablation des ovaires, n'ayant plus d'œstrogène et plus de testostérone. C'est ce que l'on appelle une ménopause chirurgicale précoce. Pour aider ses femmes encore jeunes à retrouver une vie sexuelle quasi normale, des patchs à la testostérone existent.

Chez les hommes, ce type d'hormonothérapie par ajout de testostérone est utilisé depuis longtemps, essentiellement chez les plus 50 ans qui souffrent d'andropause, car avec l'âge, les gonades produisent moins de testostérone.

Mais certaines thérapies hormonales doivent au contraire diminuer la production de testostérone, notamment en cas de cancer de la prostate. Cette maladie est paradoxalement le cancer le plus fréquent chez l'homme de plus de 50 ans mais aussi l'un qui a le meilleur pronostic. Il est diagnostiqué de plus en plus tôt, les traitements s'améliorent et l'hormonothérapie donne de bons résultats dans 95 % des cas.