Trouver son point G, obligatoire ou pas ?

Trouver son point G présente-il un intérêt pour le plaisir féminin ou est-ce une énième injonction ? Le point avec une sexologue.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le , mis à jour le
Trouver son point G, obligatoire ou pas ?

"Aller chercher son point G, c'est une hérésie ! s'exclame d'emblée Marie Veluire gynécologue et sexologue. II n'existe pas en tant qu'entité anatomique." 

Toutes les femmes ne prennent pas forcément de plaisir à la stimulation du vagin et du point G, qui répond depuis quelques années au nom de complexe urétro-vagino-clitoridien Et il n'y a aucune raison de s'en inquiéter...

""Il n'y a pas de statistique fiable, reprend le Dr Veluire Dans mon expérience clinique, environ 70% ressentent du plaisir à point de départ clitoridien et environ 30% en ont au niveau vaginal. Mais les chiffres ne sont pas les mêmes en fonction de l'âge : plus on vieillit, plus on élargit sa capacité à ressentir des sensations à point de départ vaginal."

Pour la sexologue, tout commence par l'apprentissage de ce qui nous donne du plaisir, mais aussi par sa capacité à prendre du plaisir en allant chercher des sensations en bougeant son bassin et en contractant son périnée en même temps. Ressentir un véritable orgasme, est une histoire d'apprentissage.

De plus, de nombreuses femmes s'attendent au même ressenti lors de la pénétration que lors des caresses clitoridiennes, alors qu'ils sont différents. Dès 1976, la chercheuse Sheren Hite levait le voile sur la sexualité de milliers d'Américaines et sur les différents types d'orgasme féminin, grâce au  rapport Hite, enquête de grande ampleur.

 "Le ressenti des orgasmes à point de départ vaginal n'est pas le même que celui des orgasmes à point de départ clitoridien, confirme Marie Veluire. Le frottement du clitoris peut produire une décharge aigue, un feu d'artifice avec une période réfractaire, alors que l'orgasme à point de départ vaginal a des sonorités plus profondes, sans période réfractaire, avec des sensations de plus en plus puissantes."

Sextoys et douche ? 

Que penser des conseils très nombreux que l'on peut trouver dans les magazines ou les livres pour découvrir l’orgasme "vaginal" ? Certains recommandent par exemple d'utiliser un sextoy spécial point G ou de pratiquer le massage vaginal.

"Trouver son point G avec un sextoy, c'est du marketing, on n'a pas forcément besoin de tout cela, déplore Marie Veluire. Mais il ne faut pas apprendre à jouir avec un sextoy vibrant ou avec le jet de la douche, car ce n'est pas reproductible humainement. C'est à utiliser quand on se connaît bien soi-même, une fois de temps en temps mais si on ne sait jouir que de cette façon, c'est plus compliqué à deux."

L'essentiel est de ressentir du plaisir, peu importe de la façon dont il est obtenu. "Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire, rassure le Dr Veluire. Chacune doit chercher ce qui est le mieux pour elle et l'objectif est d'élargir le plus possible ses modes et sources d'excitation.

Toutes les femmes ont la capacité de le faire, en allant chercher les sensations, en bougeant leur corps et en ayant un bon imaginaire érotique. Mais il n'y a pas de bien ou de mal ! Il y a juste à avoir un peu de curiosité et à cultiver des sensations, seule, à deux ou à plusieurs. Certaines auront besoin de transgression, d'autres non. Certaines femmes sont curieuses et d'autres n'ont pas de curiosité. Ce n'est pas un problème, c'est tout aussi respectable ! Il n'y a pas de normes en sexualité..." dans le respect de son ou sa partenaire.