Urgences : à Rennes, une femme meurt avant d’avoir vu un médecin

Une femme de 60 ans est morte aux urgences de Rennes, une heure après son arrivée. Une fois de plus, le manque de personnel hospitalier est mis en cause dans le drame.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Urgences : à Rennes, une femme meurt avant d’avoir vu un médecin

Lundi 12 mars, une femme de 60 ans est arrivée aux urgences de Rennes pour des douleurs abdominales. Mais elle n’a pas pu être prise en charge immédiatement et a été installée sur un brancard en attendant de voir un médecin. Moins d’une heure après son admission, elle a été victime d’un malaise. Des pompiers ont donné l’alerte, mais trop tard. Elle était décédée. "Des pompiers qui étaient là, près du guichet, se sont inquiétés. Ils venaient de s’apercevoir que la dame ne respirait plus, a rapporté un témoin à Ouest France. Ils ont prévenu immédiatement le personnel de l’hôpital. Tout s’est passé très vite ensuite. "

Des urgences saturées

Les urgences du CHU Pontchaillou de Rennes étaitent, de nouveau, dans une situation très tendue ce lundi après-midi. Des dizaines de patients ont afflué au même moment, dépassant les possibilités de prise en charge du service. 70 personnes ont été admises durant les cinq heures précédant l’accident, d'après la direction du CHU. Le personnel a dû faire face "à la présence simultanée d’urgences avec mise en jeu du pronostic vital, nécessitant une prise en charge immédiate ", a précisé la direction. Les médecins se sont occupés des patients dont les cas leur semblaient les plus urgents.

"Dans le bilan, il n'y avait pas de critères de gravité pouvant alerter pour une prise en charge immédiate. La patiente a été admise aux urgences a une période où on avait constaté la présence de 100 patients sur le plateau, ce qui est anormalement important", a expliqué le professeur Soulat, le chef des urgences à France 3.

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Le personnel dénonce depuis longtemps les très difficiles conditions de travail aux urgences. Le personnel est en nombre insuffisant et travaille dans une tension constante, ce qui met les patients en danger. "Ça peut se reproduire si on ne change pas les conditions d'organisation de travail et le nombre de collègues dans ce service", a affirmé Bertrand Audiger, élu au CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), à France 3.

La famille de la défunte a été reçue par les responsables des urgences. Une autopsie doit être encore pratiquée pour connaître les causes du décès de la patiente.