Les salariés, grands perdants de la réforme du compte pénibilité ?

Début octobre 2017, le compte professionnel de prévention a remplacé le compte pénibilité. Le gouvernement a réformé le dispositif permettant aux salariés qui occupent des postes pénibles de partir plus tôt à la retraite.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Porter des cartons, monter des escaliers, déplacer des meubles... La manutention de charges lourdes fait partie du quotidien du métier de déménageur. Mais depuis le 1er octobre 2017, ce n’est plus un critère de pénibilité donnant droit à un départ anticipé à la retraite. Sur les dix critères prévus par la loi de janvier 2015, le gouvernement n’en a retenu que six : le travail de nuit, le travail répétitif, les horaires alternants, le milieu hyperbare (par exemple les travaux sous-marins), le bruit et les températures extrêmes.

Les patrons satisfaits par la réduction du nombre de critères de pénibilité

Si les salariés sont déçus, les patrons de PME sont satisfaits. Olivier Vermorel dirige une entreprise de déménagement. Pour lui, le calcul de la pénibilité tournait au casse-tête. "Il fallait créer des emplois pour suivre la pénibilité des salariés. Ça voulait dire que je devais suivre une personne en particulier pour décomposer toute sa journée. Combien porte-t-il ? 10 kg ? 15 kg ?  C'était ingérable."

Avec cette réforme du compte pénibilité, les employeurs semblent avoir obtenu gain de cause. Le terme de pénibilité a même été rayé du texte, jugé trop négatif. Il s’agit désormais du compte professionnel de prévention. Un changement de nom qui traduit un changement de philosophie selon les syndicats. Selon Jerôme Vivenza de la CGT, "la prévention, ce n’est pas juste un mot, c'est une attitude. C'est une politique difficile à mener. La prévention, c'est un état d'esprit à gagner dans toutes les entreprises et sur tous les lieux de travail." 

Les salariés rayés des critères de pénibilité pourront bénéficier d'un départ à la retraite anticipée. Seule condition : être en incapacité de travail de 10% et faire reconnaître leur pathologie en maladie professionnelle.