En 2020, 102 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint

Dans un entretien accordé au Parisien, Gérald Darmanin a annoncé de nouvelles mesures pour tenter d'endiguer les violences intraconjugales.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Crédit Photo : ©JeanLucIchard / Shutterstock
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Selon la dernière “étude nationale sur les morts violentes au sein du couple “, 102 femmes ont été tuées par leur conjoint, ou ex-conjoint en 2020. Le chiffre est plus bas qu’en 2019 (où il avait été recensé 146 féminicides), mais le ministre souligne que l'année dernière a été particulière avec "deux confinements".

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“45 interventions par heure” 

Néanmoins, poursuit-il, "le nombre d'interventions de la police et de la gendarmerie pour violences intrafamiliales reste très élevé: plus de 400.000, soit 45 interventions par heure". "Il ne se passe pas une journée sans que le GIGN ou le Raid aille libérer une femme ou des enfants pris en otage..."

Gérald Darmanin note que les violences intrafamiliales "sont en train de devenir le premier motif d'intervention des policiers et gendarmes".

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De nouvelles mesures annoncées 

Pour tenter de lutter contre ce fléau, le ministre de l'Intérieur annonce notamment le traitement prioritaire des plaintes pour violences conjugales, un officier spécialisé dans ces violences dans chaque commissariat et chaque brigade de gendarmerie.

Le ministre met l'accent sur la consigne donnée aux policiers et gendarmes de faire "un signalement au procureur", l'objectif étant que "100% des constatations se transforment en plainte ou signalement". 

Des recrutements d’équipes spécialisées 

Pour faire face à un nombre accru des procédures (193.000 l'an dernier), M. Darmanin promet de favoriser le recrutement d'officiers de police judiciaire.

En outre, le ministre souhaite que dans chaque département, il y ait "des équipes spécialisées dans la lutte contre les violences conjugales" (brigade de protection des familles en zone police, maison de protection des familles en zone gendarmerie).

Enfin, concernant les armes à feu - un tiers des feminicides ont lieu par arme à feu -, le ministre souhaite que le fichier des personnes mises en cause pour violences intraconjugales soit connecté à ceux des possesseurs d'armes et des personnes interdites de port, et que les forces de l'ordre les consultent "systématiquement".