Début de l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France

Pendant 2 ans, 3000 patients bénéficieront de ce nouveau traitement. L’objectif est de recueillir les premières données françaises sur l’efficacité de ce produit et d’évaluer la sécurisation du circuit de délivrance.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Il y a neuf ans, Kheira est opérée d’un cancer du sein. Des nerfs sont alors sectionnés et depuis une souffrance l’accompagne en permanence. “C’est comme si je prenais un coup de poignard  et après ça descend tout le long du bras. Des fourmillements, un engourdissement au niveau du bras je ne peux presque pas m’en servir en fait” explique la femme de 64 ans.

Première patiente de l'expérimentation

Et rien ne l’apaise… Médicaments, kinésithérapie, patchs anti-douleurs, les médecins ont tout essayé. Pour Kheira aujourd’hui épuisée, c’est l’impasse thérapeutique. 

Mais elle est portée par l’espoir d’un nouveau traitement…  C’est la première patiente de l’Institut Curie à intégrer une expérimentation inédite en France… Celle du cannabis médical. 

Un encadrement très strict

L’encadrement est très strict tant la substance est controversée. “Dans le cannabis thérapeutique il y a deux molécules : la molécule de CBD qui a plus une action anxiolytique et qui elle est autorisée en France. Et il y a le THC qui a plus une action psychotrope qui est complètement interdite à ce jour en France.

Il faut quand même être très précis et très cadré au niveau légal puisque c’est un stupéfiant et l’idée aussi de cette expérimentation c’est de s’assurer qu’il n’y ait pas de dérive ou de détournement du produit" détaille le Dr Céline Laouisset, médecin de la douleur à l’Institut Curie à Paris.

Une huile à ingérer

Grâce à une ordonnance sécurisée, Kheira pourra récupérer son médicament à l’hôpital, tous les 28 jours. Le cannabis médical se présente sous forme d’une huile à ingérer. Cette expérimentation durera 24 mois, 3.000 patients seront inclus dans l’un des 200 centres de référence. 

Un protocole piloté par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament, attendu depuis plusieurs années. À la fin de l’expérimentation, les conclusions seront présentées au gouvernement, qui décidera ou non de généraliser l’utilisation du cannabis médical.