Cannabis thérapeutique : le Comité éthique et cancer ne s'oppose pas à son autorisation

Une patiente atteinte d'un cancer qui affirmait que le cannabis soulageait ses douleurs chroniques avait saisi le Comité.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
La consommation régulière de cannabis a augmenté de 41 % en 4 ans.
La consommation régulière de cannabis a augmenté de 41 % en 4 ans.

"Aucun des arguments possiblement en défaveur d'une telle consommation [ne nous est] apparu de nature à continuer de l'interdire", a déclaré le  Comité éthique et cancer à propos du cannabis thérapeutique dans un avis publié le 26 novembre. Même si elle estime qu’aucun bénéfice n'est prouvé, l’instance consultative indique n’avoir pas pu "identifier d'effet néfaste avéré assez sérieux pour s'opposer à une semblable pratique par des personnes adultes atteintes d’une maladie grave, potentiellement mortelle et qui déclarent en tirer bénéfice".

Soulager des douleurs intenses et chroniques

Cet avis fait suite à la saisine du Comité par une patiente atteinte d'un cancer. Celle-ci affirmait souffrir de douleurs intenses chroniques et de nausées, que seul l’usage de cannabis pouvait soulager. Elle interrogeait donc le Comité sur le caractère éthique, ou non, de l'interdiction de cette drogue dans un cadre thérapeutique. Elle comparait l’interdiction en vigueur à "un refus de soins".

Toutefois, le Comité, présidé par le Pr Axel Kahn, recommande de ne pas fumer de cannabis et de privilégier d'autres formes de consommation. Il estime par ailleurs que l'accès au cannabis ou à ses substances actives doit "être encadré par les autorités de santé, afin d'apporter aux personnes malades les garanties nécessaires quant à la qualité, aux concentrations et aux modalités d'utilisation optimale du cannabis ou de ses substances actives".

Comme l’explique le Comité, cet "encadrement permettrait de surcroît aux personnes malades de se dispenser de faire appel à des circuits parallèles" pour se procurer du cannabis. Cela leur éviterait donc d’être poursuivis pénalement. Les premières conclusions d’un comité d'experts de l'Agence du médicament sur le sujet devraient être connues d’ici à la fin de l’année.