Les laboratoires de biologie médicale en grève jusqu’au 1er octobre

Les labos d’analyses médicales sont appelés à faire grève tous les après-midi à partir du 23 septembre. Ils protestent contre les coupes budgétaires imposées par l’assurance maladie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Plus d’une semaine de grève annoncée. Les laboratoires de biologie médicale français sont appelés à fermer leurs portes tous les après-midi à partir de ce 23 septembre 2019 et jusqu'au 1er octobre. L’objectif de cette grève : protester contre les 170 millions d'euros d'économies prévus pour le secteur en 2020, ont annoncé l'ensemble des syndicats de biologistes.

"Fermeture symbolique" à partir de 13h

Il s'agira d'une "fermeture symbolique", a précisé lors d'un point presse Thierry Bouchet, le vice-président du Syndicat des Laboratoires de Biologie Clinique (SLBC), les laboratoires d'analyse ne devant se mettre en grève qu'à partir de 13h, après quoi "les patients urgents seront redirigés vers l'hôpital".

200 sociétés mises en danger

Raison de la colère des grévistes : les 170 millions d'euros d'économies souhaités en 2020 par l'Assurance maladie - qui tablait initialement sur 180 millions d'euros mais a revu cet objectif à la baisse après une première réunion en septembre -, soit près de deux fois plus qu'en 2019 (95 millions d'euros).

Selon les syndicats, cette "baisse de financement", qui s'additionne "au milliard de baisse cumulée depuis 10 ans", mettrait "directement en danger l'existence de 200 sociétés d'exercice libéral (SEL) de biologistes" sur un total de 452.

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Moins de labos et plus de délais

Les baisses de financement ont jusqu'à présent été "compensées partiellement par la hausse de la productivité et la restructuration" des laboratoires, mais "aujourd'hui on est au bout", a fait valoir le Dr Jean-Claude Azoulay, vice-président du Syndicat National des Médecins Biologistes (SNMB), redoutant une diminution "du nombre de sites et de plateaux techniques" et un "allongement des délais" pour les résultats d'examens.

"Ce rabotage systématique risque d'être préjudiciable pour les patients", a-t-il estimé, rappelant que la "biologie concourt à plus de 70% des diagnostics médicaux".

Menace d’une sursaturation des urgences

La grève doit se poursuivre jusqu'au 1er octobre, date d'une nouvelle réunion entre la profession et l'Assurance maladie sur la régulation des dépenses de biologie, a ajouté le Dr Bouchet, accompagné des représentants de trois autres syndicats (SDB, SJBM, SNMB) et de l'association pour le progrès de la biologie médicale, qui fédère les grands réseaux de laboratoires.

En cas d'échec des négociations avec l'Assurance maladie, "plusieurs semaines de fermeture totale" pourraient être décidées "en décembre", ce qui aurait un fort impact sur les urgences hospitalières, déjà saturées, a prévenu le Dr Bouchet.

Les précédents protocoles d'accord entre la profession et l'Assurance maladie ont déjà permis de contenir la progression annuelle des dépenses de biologie à +0,25% par an depuis six ans, en deçà des autres activités de soins, ont rappelé les syndicats.