Lait infantile contaminé : où en sont les victimes ?

Six mois après le début de l’affaire Lactalis, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris mais aucun juge d’instruction n’a encore été nommé. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Léa ne peut plus préparer un biberon sans être assaillie par l’angoisse… Car pendant des semaines, cette mère de famille a nourri son fils de 15 mois avec du lait contaminé aux salmonelles. A chaque biberon, Antonin souffrait de diarrhées vertes et nauséabondes que les médecins ont pris au début pour une gastroentérite. Mais au fil des jours, la fièvre monte, Antonin est épuisé, ses parents sont impuissants. Le 10 décembre dernier, Léa apprend que son lait en poudre est contaminé par des salmonelles. Elle arrête tout, les diarrhées disparaissent mais pas la culpabilité lui pèse encore aujourd’hui… La mère de famille a porté plainte contre Lactalis, le fabricant de ces laits infantiles contaminés.

Si l’affaire a éclaté au grand jour, c’est grâce à un père de famille, Quentin Guillemain. Il a été le premier à lancer l’alerte sur les réseaux sociaux. Plus de 3.000 parents lui écrivent alors pour leur faire part des symptômes de leurs enfants. Devant l’ampleur du phénomène, il monte une association de victimes et dénonce les failles d’un système censé assurer notre sécurité alimentaire.

L’Etat a certes effectué des contrôles au sein de l’usine Lactalis, seize inspections en douze ans, mais jamais pour rechercher des salmonelles. Quant aux contrôles effectués par le fabricant lui-même, ils auraient bien mis en évidence la présence de salmonelles mais Lactalis se serait gardé d’en avertir les pouvoirs publics. Les représentants de l’entreprise ont été entendus par la commission d’enquête parlementaire lancée sur ce sujet.

Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris pour déterminer les responsabilités dans cette affaire. Mais à ce jour, aucun juge d’instruction n’a encore été nommé. Les parents restent sans réponse.