Nouveaux-nés prématurés : des soins à domicile plutôt qu’à l’hôpital

L'hospitalisation à domicile permet de réduire le temps passé à l'hôpital. Les soins continuent d'être prodigués par des professionnels, à la maison. Cette alternative présente de nombreux avantages pour les nourrissons et leurs parents.

Safar Baroud
Rédigé le , mis à jour le
L'hospitalisation à domicile pour les prématurés
L'hospitalisation à domicile pour les prématurés  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Hospitaliser les bébés prématurés chez leurs parents, c'est la volonté affichée par le Ministère des Solidarités et de la Santé. En avril, il a publié un décret pour démocratiser l’hospitalisation à domicile des bébés nés prématurément. 

Le CHU de Caen l'expérimente déjà depuis 2010. L'an dernier, il a compté 125 bébés hospitalisés à domicile. Les nourrissons peuvent gagner leur domicile s'ils pèsent au moins 1,7 Kg et s'ils vivent à moins de 35 km de l’hôpital.

Pour les parents, cette alternative est un soulagement : "c'est un confort de pouvoir profiter de notre enfant dans notre intimité, c'est plus simple qu’à l’hôpital où on est souvent obligé de partager des chambres. Cela permet de voir le bout du tunnel parce que le parcours est long", raconte Ophélie Valognes, mère de Baptiste, 2 mois. Son fils est né à moins de 6 mois de grossesse et a passé 2 mois en néonatologie.

À lire aussi : Comment prévenir la prématurité ?

Vivre au rythme de l'enfant

Chaque jour, des infirmières puéricultrices se rendent chez les parents pour prodiguer les soins dont les bébés ont besoin : pesée, nettoyage du nez et des yeux, vérification du rythme cardiaque et de la saturation en oxygène... "L'enfant est tout de suite dans son milieu à lui, avec une autonomie alimentaire plus rapide et de meilleure qualité. Cela permet de vivre 100 % au rythme de l’enfant", témoigne la Dre Anne-Sophie Trentesaux, pédiatre en néonatologie au CHU de Caen. 

S'inspirant du modèle suédois, la généralisation de l'hospitalisation sera bientôt testée ailleurs en France. Ce projet est largement soutenu par l’association SOS Préma. "On a travaillé sur un modèle français et on a eu gain de cause puisque 10 équipes en France vont être sélectionnées par les ARS pour expérimenter cela pendant 3 ans", se félicite Charlotte Bouvard, fondatrice de SOS Préma.

Si l’essai obtient les résultats espérés, l’hospitalisation à domicile pourrait devenir pérenne. Chaque année, 60 000 bébés naissent prématurément en France.