La pollution de l’air serait à l’origine d’un diabète sur sept

La pollution de l’air a contribué à l’apparition de 3,2 millions de nouveaux cas de diabète en 2016, affirment des chercheurs américains.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
La pollution de l'air (extérieur et intérieur) est responsable à elle seule de 6,5 millions de décès chaque année
La pollution de l'air (extérieur et intérieur) est responsable à elle seule de 6,5 millions de décès chaque année

14% des nouveaux cas de diabète en 2016 seraient dus à la pollution de l’air. C’est la conclusion tirée par des chercheurs américains, qui ont publié une étude dans The Lancet Planetary Health le 30 juin. Ceux-ci se sont intéressés au PM2·5, le polluant le plus documenté à ce jour. Les chercheurs pensent, entre autres, que la pollution réduit la production d'insuline, d’où des inflammations, qui empêchent le corps de convertir le glucose du sang en énergie.

"Les niveaux de rejets de polluants dans l'atmosphère autorisés doivent être abaissés"

Les chercheurs ont analysé les données médicales de 1,7 million d'anciens combattants américains sur une durée médiane de huit ans et demi. Aucun n’était diabétique au début de l’étude. Les chercheurs ont ainsi observé, d’après un modèle statistique, que la pollution de l'air dans le lieu de résidence de ces anciens combattants pouvait expliquer qu'ils devenaient diabétiques. D’autres facteurs favorisant le diabète ont également été pris en compte dans leur modèle, comme le surpoids et l'obésité.

Ces résultats sont importants pour le Pr Ziyad Al-Aly, qui a participé à l’étude : "Beaucoup de lobbies économiques affirment que les niveaux actuels [de rejets de polluants dans l'atmosphère autorisés] sont trop stricts et devraient être relevés". Pour lui, "des preuves montrent que ces niveaux actuels ne sont toujours pas suffisamment sains et doivent être abaissés". Les chercheurs indiquent par ailleurs que la part de diabètes dus à l'air pollué est plus forte dans des pays où la réglementation est moins stricte et moins bien respectée, comme l'Inde, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'Afghanistan et le Guyana. Une autre preuve, selon eux, qu’il est urgent de baisser les niveaux de rejets de polluants autorisés.