Médecine légale : les plaies par arme blanche

La gravité d'une plaie par arme blanche dépend de nombreux facteurs et en médecine légale, plusieurs points sont essentiels pour comprendre l'enchaînement des faits. Le Dr Philippe Charlier, médecin légiste, nous explique les dégâts causés par une arme blanche.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

La gravité d'une plaie par arme blanche dépend de nombreux facteurs : le nombre de plaies, leurs sièges, la forme, la longueur de l'arme… En médecine légale, plusieurs points sont essentiels pour comprendre l'enchaînement des faits. Par exemple, la reconstitution du trajet de l'agent vulnérant (la lame du couteau) est essentielle à la compréhension des lésions d'organes.

On est même parfois obligé d'utiliser, quand les plaies sont multiples, un scanner post-mortem qui va permettre de reconstituer en trois dimensions la trajectoire des armes en profondeur.

Un autre élément important est celui de la disproportion. On peut avoir un tout petit orifice d'entrée (2-3 millimètres) et un énorme trajet en profondeur comme par exemple, lorsqu'on utilise une broche pour tuer. Méfiance donc quand on se contente uniquement d'un examen externe de cadavre.

Que faire si vous êtes face à une victime et que le coup vient juste d'être porté ? Si l'arme est encore en place, plantée dans le ventre, il ne faut ni la retirer, ni la mobiliser avant d'être au bloc opératoire car il se peut qu'elle comprime un vaisseau et qu'en la retirant on crée une hémorragie encore plus importante. D'ailleurs de telles plaies au ventre ne tuent pas toujours immédiatement. Le pronostic est surtout lié à une surinfection, la péritonite dont on sait qu'elle se déclare avec un léger décalage lié à la prolifération des bactéries hors du tube digestif, généralement dans les six heures qui suivent le geste.