Covid : le vaccin Moderna confère au moins trois mois d'immunité

Le vaccin anti covid de Moderna serait efficace au moins trois mois. Les vaccinés auraient en effet toujours des anticorps après 90 jours. Cette durée de protection pourrait être plus longue, mais seul le temps le confirmera.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Covid : le vaccin Moderna confère au moins trois mois d'immunité
Crédits Photo : © Shutterstock / Giovanni Cancemi

Au moins 90 jours d’efficacité. C’est ce que Moderna a annoncé pour son vaccin contre le covid le 3 décembre dans la revue médicale New England Journal of Medicine. Une bonne nouvelle alors que son autorisation est à l'étude dans plusieurs pays. Il s’agit des premières données publiées sur une période de plusieurs mois, validées indépendamment par une revue scientifique.

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Une immunité supérieure à l’immunité naturelle

Cette étude a porté sur 34 participants vaccinés. Les responsables de l’essai clinique ont testé les niveaux de deux types d’anticorps spécifiques au coronavirus 90 jours après la deuxième injection, la vaccination nécessitant deux doses à 28 jours d’intervalle.

Résultat : trois mois après la vaccination, les participants présentaient toujours des anticorps protecteurs. Ils ont observé une baisse "légère" et attendue du niveau d'anticorps chez les participants vaccinés. Mais ce niveau restait élevé et supérieur à l'immunité naturelle observée chez d'anciens malades rétablis du covid-19.

En outre, aucun effet indésirable grave n'a été observé dans l'essai dit de phase 1, qui avait commencé en mars.

Peut-être "un, deux, trois ou cinq ans" d’efficacité

La durée de protection est sans doute plus longue mais pour le savoir, il faudra patienter. Les participants seront en effet suivis sur 13 mois pour vérifier la protection à plus long terme, indiquent les auteurs.

Le docteur Anthony Fauci, directeur de l'Institut des maladies infectieuses au ministère américain de la Santé, est "certain" que la mémoire immunitaire créée par le vaccin durerait plus longtemps. Mais "on ne sait pas si ce sera un, deux, trois ou cinq ans", confie-t-il à l’AFP. Et seul le temps permettra de le savoir.

Les cellules immunitaires aussi activées

Si les chercheurs se sont ici focalisés sur les anticorps, ces molécules ne sont qu'une composante de la réponse immunitaire. Elle est en effet complétée par l’action de cellules du système immunitaire : les lymphocytes B, responsables de la mémoire immunitaire et de la production des anticorps, et les lymphocytes T, qui tuent les cellules infectées.

Les données sur ces cellules de la mémoire immunitaire ne sont pas encore connues, mais des précédentes études ont montré que le vaccin activait bien les lymphocytes T.

"C'est une nouvelle assez positive au total", a déclaré à l'AFP Benjamin Neuman, professeur à l'université Texas A&M, à propos de la nouvelle étude. D’autant que même chez les personnes âgées, la réponse immunitaire reste "raisonnablement forte". Un bon point sachant qu’en France, les premières personnes vaccinées seront les résidents des Ehpad.