Marisol Touraine écarte l'idée d'un déremboursement des médicaments anti-Alzheimer
La perspective d'un déremboursement de quatre médicaments anti-Alzheimer, tel que récemment recommandé par la Haute Autorité de Santé (HAS), a été écartée ce 26 octobre au micro de RTL par la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Faute d'efficacité, l'Aricept®, l'Ebixa®, l'Exelon® et le Reminyl®, ainsi que leurs génériques, ne devraient plus être remboursés, avait estimé la commission de la Transparence chargée de l'évaluation des médicaments au sein de la Haute autorité de santé (HAS) dans un avis consultatif publié la semaine dernière (auquel nous avions consacré un reportage).
France Alzheimer, qui regroupe des proches de malades, avait fait part de son inquiétude, assurant que "la perspective d'un médicament incite les personnes à consulter, à se faire diagnostiquer".
"La question du déremboursement ne peut pas et ne doit pas se poser"
"Je veux mettre en place un protocole de soins élaboré par les scientifiques en lien avec les associations de patients", a fait valoir Marisol Touraine au micro de RTL. "Tant que ce protocole de soins ne sera pas élaboré et mis en oeuvre, la question du déremboursement ne peut pas et ne doit pas se poser", a-t-elle martelé.
L'efficacité de ces médicaments, non dénués d'effets indésirables (digestifs, cardiovasculaires, etc.), est contestée depuis plus de dix ans et avait déjà fait l'objet d'un avis de la même commission en 2011.
Le maintien du remboursement a été défendu par des spécialistes au motif que l'apparition sur le marché de ces médicaments a permis la reconnaissance et la prise en charge de la maladie d'Alzheimer.
Plus de 800.000 personnes en France sont touchées par la maladie d'Alzheimer ou une maladie apparentée.
