Intuber les malades du Covid-19 favorise-t-il leur décès ?

Aux Etats-Unis, certains médecins retarderaient l’intubation, une technique invasive de réanimation, pour réduire la mortalité des malades du Covid-19.  

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Pour délivrer de l’oxygène à un malade, trois options sont possibles : les lunettes dans le nez, le masque, et l'intubation. Cette dernière technique, plus invasive et privilégiée dans la prise en charge des malades graves du coronavirus, fait aujourd’hui débat de l’autre côté de l’Atlantique. Mais pour le Pr Antoine Vieillard-Baron, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Ambroise-Paré, "on ne peut absolument pas dire aujourd’hui que le fait d’avoir mis des malades sous assistance respiratoire ait causé leur décès. Mettre un patient sous assistance respiratoire, c’est tout faire pour suppléer un organe vital qui est le poumon pour justement éviter qu’il décède." Pour éviter les effets délétères de la réanimation, les traitements moins invasifs sont généralement privilégiés autant que possible, depuis plusieurs années. Mais la tendance a changé face à cet afflux massif de patients graves.

Des techniques médicales source de propagation du virus ? 

Au tout début de l’épidémie, certaines techniques d’oxygénation non-invasives ont également été pointées du doigt, soupçonnées de favoriser la diffusion du virus dans l’air. Mais cette crainte a très rapidement été écartée. "On sait aujourd’hui que ce n’est pas le cas et que c’est même l’inverse. Donc ça nous rassure complètement sur le fait de faire exactement comme d’habitude, c’est-à-dire passer par une étape non-invasive si le patient ne se dégrade pas trop. Il ne faut pas rater le moment où le patient se dégrade et où il est trop tard pour être intubé", souligne le Pr Sigismond Lasocki, anesthésiste-réanimateur au CHU d’Angers. 

Aujourd’hui aucun traitement contre le Covid-19 n’a prouvé son efficacité. Alors invasives ou non, les techniques de réanimation ont pour objectif de soulager les organes vitaux, en attendant que l’organisme mène un combat seul contre ce virus.