Covid : risque de confinement strict en Ile-de-France

Dans la région, le nombre de patients Covid hospitalisés et en réanimation continue d’augmenter, au point que des transferts de patients ont dû être organisés. Des médecins appellent donc à un reconfinement strict.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Covid : risque de confinement strict en Ile-de-France

Faudra-t-il reconfiner l'Ile-de-France, où l'épidémie de Covid progresse toujours ? Le gouvernement espère encore desserrer l'étau sur les hôpitaux de la région capitale avec les premières évacuations de malades le 13 mars, mais garde toutes les options ouvertes.

« La situation n’est pas encore hors de contrôle mais elle va l’être », a déclaré ce 15 mars Bruno Riou,  directeur médical de crise de l’APHP, sur France Inter. Le professeur appelle à un reconfinement le plus rapidement possible. Le 14 mars, 1134 patients Covid se trouvaient en réanimation dans les hôpitaux franciliens.

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Des évacuations sanitaires

Trois premiers patients en réanimation ont ainsi été évacués dans la matinée du 13 mars depuis l’Ile-de-France vers Nantes, Angers et Le Mans, selon l'Agence régionale de Santé, et trois autres ont été transférés le lendemain.

Mais une évacuation plus massive par TGV ne pourrait avoir lieu qu'en "milieu de semaine prochaine" en raison de "l'énorme logistique à mettre en place", a souligné Frédéric Adnet, directeur du Samu de Seine-Saint-Denis.

« Chaque fois qu’on déprogramme, comme c’est pour construire des lits de réanimation qui fonctionnent 24h/24, il faut déprogrammer trois fois plus pour ouvrir un seul lit de réanimation » explique le Pr Riou. « Ces déprogrammations se font par pallier. On est à 30-40% de déprogrammation, le prochain palier est à 80% de déprogrammations, on va entrer dans le dur des patients non-Covid que l’on ne pourra pas prendre en charge », alerte-t-il.

« Chaque semaine qui passe est perdue »

Pour l'heure, l'exécutif a écarté un reconfinement le week-end ou complet en Ile-de-France. "Le président de la République veut toujours éviter à tout prix un reconfinement le week-end ou la semaine", a indiqué samedi une source gouvernementale à l'AFP. "Mais il y a une boussole: ne pas en arriver à devoir trier les patients"", a-t-elle ajouté.

Le choix de l'exécutif fait grincer certains responsables de régions où des confinements de week-end ont été réintroduits, comme Renaud Muselier, président de Paca, qui a dénoncé samedi une "injustice" entre les Alpes-Maritimes, qui entament leur troisième week-end de confinement, et la Seine-Saint-Denis, département de banlieue parisienne également très touché. 

« Aujourd’hui, il faut considérer que chaque semaine qui passe est une semaine perdue pour tout le monde », affirme Bruno Riou. « Pas seulement sur le plan sanitaire : elle est aussi perdue pour les étudiants, pour les artistes, pour les restaurateurs… Et elle a un coût sanitaire considérable. Il n’y a que deux traitements qui sont connus comme efficaces aujourd’hui : le confinement et la vaccination. Or cette dernière n’aura des effets que dans plusieurs mois, alors que là, on raisonne en termes de semaines. »

Premiers succès de la vaccination

Selon un tweet du Premier ministre, la campagne de vaccination a atteint les cinq millions de personnes ayant reçu au moins une première injection, et plus de deux millions deux doses. Elle a porté de premiers fruits pour les Ehpad, maisons de retraite médicalisées durement touchés au début de l'épidémie.

Désormais, les pensionnaires sont majoritairement vaccinés (plus de 60% ont reçu deux doses). Ils vont enfin pouvoir retrouver des liens sociaux, autorisés depuis le 13 mars à sortir de leur établissement ou à y voir leurs proches sans être protégés derrière un plexiglas.

Depuis le début de l'épidémie, plus de 25.000 résidents d'Ehpad et autres établissements médico-sociaux ont succombé au Covid-19. Et le bilan total a dépassé le 12 mars la barre des 90.000 morts en France.