Covid : 50% de variant britannique dans les eaux usées d'Île-de-France

La moitié des coronavirus détectés dans les eaux usées d’île-de-France sont des variants britanniques, selon l’observatoire Obépine qui suit l’évolution de l’épidémie en traquant le virus dans les stations d’épuration.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration. Analyse des eaux usées en laboratoire.
Image d'illustration. Analyse des eaux usées en laboratoire.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / felipe caparros

La moitié des coronavirus détectés. C’est la proportion qu’occupe le variant britannique dans les eaux usées d’Île-de-France, selon une information de France Bleu Paris. Ce chiffre émane du réseau Obépine, l’observatoire épidémiologique des eaux usées. Leurs analyses des eaux des stations d’épuration permettent en effet de suivre localement l’évolution de l’épidémie de covid et celle des différents variants.

Pas de disparité locale

Depuis que le variant britannique a pu être repéré dans les eaux usées d’Île-de-France, en janvier 2021, sa proportion ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, il représente ainsi 50% des coronavirus "sur l’ensemble du territoire francilien, sans différence notable selon les zones", explique à France Bleu Paris Laurent Moulin, responsable Recherche et développement au laboratoire d'Eau de Paris.

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Repérer une "tendance"

Qu’est-ce que ce chiffre signifie ? Il ne reflète pas une stricte réalité et ne signifie donc pas qu’un malade sur deux est porteur du variant britannique. Mais il décrit "une tendance, une idée de l’évolution de l’épidémie" note Laurent Moulin.

Ce sont ces tendances, à la hausse ou à la baisse, que les chercheurs du réseau Obépine traquent depuis plusieurs mois. Des données extrêmement précieuses car même les personnes qui ne présentent que peu ou pas de symptômes peuvent excréter des traces de virus dans leurs selles, qui se retrouvent alors dans les réseaux d’eaux usées.

Cela permet aux spécialistes de repérer précocement toute reprise épidémique et d’alerter localement, avant même que les chiffres des cas positifs ou des hospitalisations n’augmentent.

Des chiffres concordants

Leurs données sur les variants seront aussi d’une grande aide pour mieux comprendre leur propagation. Et pour l’heure, les chiffres des eaux usées concordent avec ceux des tests de criblage, qui permettent de compter le nombre de personnes contaminées par les variants parmi celles qui réalisent un test PCR. En effet, mi-février, les laboratoires Cerba localisés en Île-deFrance comptaient entre 40 et 45% de cas dus au variant britannique.

Et de son côté, l’Inserm prévoyait que ce variant devienne dominant, c’est-à-dire qu’il représente plus de 50% des cas de covid, au début du mois de mars dans la région Île-de-France.