Cannabis : la consommation explose chez les jeunes

La consommation de cannabis chez les ados est dans le rouge. Pour la première fois depuis 2003, le nombre de jeunes âgés de 17 ans qui ont expérimenté le cannabis est en augmentation, tout comme la consommation d'ecstasy, qui, en 3 ans, est passée du simple au double.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec le Dr Philippe Batel, psychiatre addictologue
Entretien avec le Dr Philippe Batel, psychiatre addictologue

Près de la moitié des ados de 17 ans ont déjà fumé un "joint", selon la dernière enquête de l'Observatoire Français des Drogues et Toxicomanie (OFDT), publié le 21 avril. Un chiffre en hausse pour la première fois depuis 11 ans… Alors qu'ils étaient 41% à avoir déjà expérimenté le cannabis en 2011, les jeunes de 17 ans sont désormais 47%. L'enquête se base sur les résultats de questionnaires anonymes, distribués à plus de 22.000 ados le jour de leur journée d'appel. 

La quantité consommée est également en hausse car les adolescents fument de plus en plus régulièrement. Près d'un quart consomment même du cannabis tous les mois, contre 22,4% en 2011. Et la prise quotidienne concerne 4% d'entre eux, soit 1% de plus qu'il y a 3 ans. Tous âges confondus, le cannabis reste depuis des années le produit illicite le plus expérimenté en France.

Explosion de la consommation de MDMA

La consommation de cannabis est d'autant plus inquiétante que plus de 25% des garçons fumeurs sont exposés à des risques de dépendance et 17% des filles. Au total, ce sont 8% des jeunes de 17 ans qui risqueraient de devenir accros.

Parallèlement, les consommations régulières de tabac et d'alcool augmentent "très légèrement" et "les ivresses ont baissé aussi bien chez les filles que chez les garçons" ajoute l'enquête.

Autre fait inquiétant : la consommation de MDMA (ecstasy) a explosé chez les jeunes ces dernières années, passant de 1,9% en 2011 à 3,8% en 2014, soit le double. Mais l'enquête précise que les "niveaux d’usages (de cette drogue) au cours de la vie restent toutefois faibles", tout comme pour la cocaïne, l'héroïne ou encore les champignons hallucinogènes.