Noyades : faut-il réviser l’apprentissage de la natation à l’école ?

Cet été, Santé Publique France a recensé 492 décès par noyade. Une centaine de plus qu’en 2015. Pas assez de surveillance, trop de baignades en zone dangereuses… Et l’enseignement de la natation à l’école est aussi pointé du doigt.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Les jambes fléchies, position grenouille. Des battements de main frénétiques singeant la nage du petit chien... Les sorties piscine en CP, tout le monde s’en souvient. Aujourd’hui encore, à l’école, la natation est un enseignement obligatoire. Savoir nager pour les écoliers, c’est « savoir maîtriser sa respiration. Ne plus avoir peur. S’immerger. Accepter et comprendre que si je m’immerge, je vais remonter tout seul. Flotter, avoir confiance dans l’eau. Savoir me propulser, me déplacer principalement avec les bras parce que c’est ça qui va me permettre d’avancer, de m’allonger », détaille Philippe Sauvage, professeur d’EPS à l’école Lepic à Paris.

En France, apprendre à nager à tous les élèves est une priorité nationale, inscrite dans le socle commun de connaissances et de compétence. Question d’égalité pour ce professeur d’EPS. « L’école publique républicaine qui doit offrir cette opportunité à tous les enfants quelles que soient leurs origine. Il faut que tout le monde puisse suivre ce cursus, du CP au CM2 », précise-t-il.

Un Français sur sept ne sait pas nager

Mais dans l’Hexagone, plus d’un Français sur sept ne saurait pas nager. Et les inégalités d’accès à la natation ont des conséquences dramatiques. En juillet dernier par exemple, trois enfants de Saône-et-Loire se sont noyés dans un lac.

Aujourd’hui, le gouvernement veut renforcer le plan de lutte contre les noyades. Ses objectifs : améliorer le dispositif « j’apprends à nager » dans les quartiers défavorisés et revoir le programme de formation à la nage de l’Education nationale. Encore faut-il en avoir les moyens. Pour Nathalie François, secrétaire des équipements sportifs au SNEP-FSU, il est urgent de pallier le manque d’infrastructures qui pénalise de nombreux établissements.

« Des piscines existent mais elles ne sont pas toujours placées au bon endroit. Autrement dit, elles ne trouvent pas là où la population est importante. Il faudrait reconstruire en urgence 1000 piscines pour apprendre à nager » explique cette syndicaliste.

Selon une évaluation menée dans 300 collèges, près de la moitié des enfants ne maîtrisent pas correctement la nage à l'entrée en sixième.