Des prothèses décorées pour mieux accepter le handicap

Un orthoprothésiste a décidé d’offrir aux personnes appareillées d’habiller leur prothèse de différents motifs pour "casser les codes". Nous avons suivi Lia, 2 ans et demi, impatiente de découvrir sa prothèse.

Cécile Guéry-Riquier
Rédigé le
Des prothèses design pour mieux accepter le handicap
Des prothèses design pour mieux accepter le handicap  —  Le Mag de la Santé - France 5

Lia et ses parents viennent aujourd'hui pour un rendez-vous attendu avec impatience. Lia a 2 ans et demi, elle est née avec une agénésie du pied gauche, c’est-à-dire que son pied ne s’est pas développé au cours de la grossesse. Pour marcher, elle a besoin d’une prothèse qui est renouvelée régulièrement.

"On le fait à peu près tous les trois mois parce que la jambe de Lia grandit et l'écart entre le sol et l'extrémité de sa jambe grandit aussi. On avait 3 cm et maintenant on a 4", explique Marion Merlin, orthoprothésiste à la Fondation Hopale (62).

Un catalogue de 300 motifs

À chaque nouvelle prothèse, un nouveau décor. Les motifs marins émerveillent la petite fille. "Pour nous, c'est comme un accessoire maintenant. Au début, on avait tendance à faire couleur peau pour pas que ça se voit et puis cacher, mais maintenant pourquoi pas plutôt le décorer et faire en sorte que ça plaise à Lia", confie Laura Micoud, la mère de la petite fille.

C’est à Roubaix, dans un atelier d’artiste, que Simon Colin développe cette idée originale. Orthoprothésiste de formation, il voulait proposer une alternative à la traditionnelle imitation de la peau. Il met à disposition des patients un catalogue de 300 références de motifs. Tribal, robotique, graphique, ludique... il y en a pour tous les goûts.

Un "soutien" pour les personnes handicapées

"La prothèse n’est pas attractive, elle a un côté glauque, qui n’est pas très glamour, pas très fun. C'était important pour moi de designer un objet qui fait vraiment partie de la vie de tous les jours de la personne", précise Simon Colin, fondateur U-Exist.

Cet habillage personnalisé permet au patient d’assumer son handicap et de le revendiquer face au regard des autres.

Des motifs qui attirent l'oeil et l'empathie

"On s'est rendu compte qu'en mettant vraiment de la couleur, ça attire l'œil et les gens étaient un peu plus ouverts d'esprit, nous posaient beaucoup plus de questions. C'est magique, à chaque fois qu'elle découvre la prothèse, elle a le sourire et nous, on a le sourire aussi de la voir heureuse", confie Alexandre Micoud, le père de Lia.

Le décor de la prothèse est gratuit lorsqu’il fait partie du catalogue, et coûte une cinquantaine d’euros lorsqu’il est personnalisé.