Comment lutter contre la propagation du moustique tigre

Le moustique tigre a envahi le sud de la France et gagne du terrain en métropole. Il représente un danger car il peut transmettre à l'humain des virus comme la dengue ou le chikungunya. Mais comment ralentir sa propagation ?

Charlotte Rothéa
Rédigé le
Un piège pour lutter contre la propagation du moustique tigre
Un piège pour lutter contre la propagation du moustique tigre  —  Le Mag de la Santé - France 5

Dans ce jardin en banlieue de Montpellier, la chasse au moustique tigre est pratiquée grâce à un piège élaboré.

"La base est un sceau noir avec de l'eau et au-dessus, on vient poser une partie transparente fermée avec un filet. La femelle en quête d'un gîte pour aller pondre ses œufs va être attirée par l'eau, en voyant qu'elle ne peut pas avoir accès à l'eau, à cause du filet, va essayer de ressortir et va finir par se coller sur la carte collante. Il y a déjà quelques moustiques qui ont été capturés dessus", explique Nicolas Le Doeuff-Le Roy, entomologiste à l'entente interdépartementale pour la démoustication (EID) Méditerranée.

Des moustiques qui piquent en pleine journée

L'équipe de démoustication a installé ces pièges dans tout le quartier, afin de tester leur efficacité sur plusieurs années. Pascal, un habitant, n’a pas hésité à participer à l’expérimentation."On commence à être envahi et ça pourrit quand même passablement notre vie. Pendant toute la période estivale, on ne peut pratiquement pas profiter de l'extérieur", commente-t-il.

Les moustiques tigres sont déjà de sortie et leur particularité est qu'ils piquent en pleine journée. Pour analyser l’évolution de leur population, cinq pièges "de contrôle", cette fois, ont été placés dans le secteur.

Capturer puis compter les moustiques

"Les moustiques sont attirés par deux attractifs. Il y a une cartouche ici composée de deux molécules odorantes qui imitent un peu les odeurs humaines pour attirer le moustique et c'est combiné avec une bouteille de CO2 qui libère du gaz en continu", décrit Nicolas Le Doeuff-Le Roy.

Une fois capturés, c'est au laboratoire que les moustiques sont dénombrés, avec une attention toute particulière pour les femelles.   

"Vous voyez ici un moustique tigre femelle à gauche et un mâle à droite. De manière générale, les mâles ont une taille plus petite que les femelles. Les femelles vont pondre les œufs et permettre vraiment la multiplication de la population. C'est aussi uniquement les femelles qui piquent donc qui sont la cause de la nuisance, par ailleurs, ce sont elles qui peuvent potentiellement transmettre des virus", Cyrille Czeher, entomologiste à l'EID Méditerranée.

"Beaucoup de choses à apprendre sur cette espèce"

L’expérimentation du piégeage de masse est dans sa troisième année et pour le moment, le bilan est mitigé. 
"Aujourd'hui, on constate des différences d'efficacité qui vont être assez marquées entre les quartiers. Globalement, on a un gain, mais qui peut être très variable. Les moustiques tigres ne se déplacent pas beaucoup, ils se cachent dans certains endroits. On ne va pas avoir une population forcément homogène partout et donc on a encore beaucoup de choses à apprendre sur cette espèce", confie Grégory L’Ambert, entomologiste à l'EID Méditerranée. 

Les résultats définitifs seront connus l’an prochain. Pour lutter contre ces moustiques, le plus important reste de ne pas laisser d’eau stagner.