Cannabis thérapeutique : un traitement sous haute surveillance

Le traitement au CBD est aujourd’hui expérimenté dans plus de 200 centres de référence en France. Pour les patients qui y participent, c’est un espoir de voir leurs douleurs diminuer. Mais le protocole nécessite un suivi médical régulier.

Céline Morel
Rédigé le
Cannabis thérapeutique, un suivi médical régulier
Cannabis thérapeutique, un suivi médical régulier  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Karinne a 51 ans, et déjà 30 années de douleurs derrière elle. Adolescente, elle subit plusieurs opérations du dos pour une hernie discale mais les douleurs la poursuivent. Il y a 4 ans, une maladie auto-immune s’invite dans sa vie, une maladie qui détruit peu à peu les nerfs de ses membres inférieurs et supérieurs.

Pour soulager ses douleurs, Karinne prend tous les jours de nombreux traitements. Dans son cas, la morphine est efficace contre les douleurs osseuses et articulaires, mais elle n’a aucun effet sur les douleurs neuropathiques. Alors depuis un mois, Karinne teste un nouveau traitement : du cannabis thérapeutique, sous forme de flacon d’huile.

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Suivi mensuel

Les dosages sont précis, Karinne doit avaler matin et soir à heure fixe, 0,4 ml de CBD, du canabidiol, l’un des composés du cannabis. Elle n’a pas hésité un seul instant à participer à cette expérimentation. “J'aimerais avoir encore plein de choses à vivre à 50 ans. Si le traitement peut m'aider à aller mieux, autant essayer."

Karinne bénéficie d’un suivi médical très régulier. Tous les mois, elle doit se rendre à l’hôpital St Joseph à Paris, l’un des centres de références dans l’expérimentation du cannabis thérapeutique. Le Dr Anne Coutaux, rhumatologue et spécialiste de la douleur, suit attentivement le traitement de Karrine. “Le CBD n’a pas permis de calmer la douleur, donc on va tenter d’inclure du THC dans le traitement.” 

Un traitement encadré

Pour la mise en route de ce nouveau dosage, la concentration de THC sera augmentée progressivement tous les deux jours. “Des études ont montré que le THC a des effets antalgiques, mais on le réserve en deuxième intention, principalement car il procure un effet planant”, précise le Dr Coutaux. 

L’ordonnance de prise de THC est sécurisée et sa durée de validité est strictement limitée à 28 jours. Pour le moment, environ 1 000 patients participent à l’expérimentation, qui va se poursuivre jusqu’en mars 2023.