Victime de l'emprise d'une thérapeute, Patricia raconte son combat

Thérapeutes gourous, explosion des produits et des méthodes miracles... Les dérives sectaires en santé ont explosé ces dernières années. Patricia a été sous l'emprise d'une thérapeute déviante, elle raconte son embrigadement.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Affective, amoureuse, familiale, professionnelle, ou encore sectaire... L'emprise revêt de nombreuses formes et pourtant son mécanisme est immuable : séduction de la victime, isolement de ses proches, dévalorisation systématique. Cette relation toxique se caractérise par une violence psychologique et, pour se libérer de cette emprise, le chemin est souvent très long.

Parmi les diverses formes d'emprise, il y a les dérives sectaires. La Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, enregistre chaque année 2.500 signalements, dont 40% dans le domaine de la santé. Un chiffre qui n'a jamais été aussi important. Patricia a été sous l'emprise d'une thérapeute déviante.

Une kinésithérapeute "psychothérapeute"

A 40 ans, Patricia traverse une dépression. Une amie lui parle alors de sa kinésithérapeute, réputée pour son écoute. Très vite, cette psychothérapeute autoproclamée fait émerger ce que l'on appelle des faux souvenirs induits, des évènements qui n'ont jamais eu lieu mais auxquels Patricia croit.

Les séances deviennent de plus en plus régulières, plusieurs fois par semaine. Sa dépression ne s'améliore pas mais la manipulation mentale opère. A chaque séance, Patricia paie 100 euros en liquide. Au total, cette cadre supérieure dans une grande entreprise dépense des dizaines de milliers d'euros. Cette thérapie fait aussi voler en éclats sa famille. Isolée, Patricia va malgré tout rencontrer un homme qui va lui ouvrir les yeux.

D'autres femmes ont été sous l'emprise de cette kinésithérapeute. Avec Patricia, plusieurs ont porté plainte. A l'issue d'un long procès, la thérapeute déviante est condamnée à un an de prison avec sursis, 20.000 euros d'amende et plus de 300.000 euros de dommages et intérêts. Patricia, elle, a changé de vie. Elle est devenue art-thérapeute et diplômée en victimologie. Aujourd'hui, c'est elle qui aide les autres à se reconstruire.