Causes, conséquences, traitement... Tout savoir sur la trichotillomanie

Ce trouble compulsif méconnu pousse celles et ceux qui en souffrent à s’arracher les cheveux, les cils ou les sourcils de manière répétitive. On vous explique de quoi il s'agit.

Rym Ben Ameur
Rédigé le
Quels traitements pour la trichotillomanie ?
Quels traitements pour la trichotillomanie ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Quand s'arracher les cheveux devient une véritable maladie. La trichotillomanie est une pathologie comportementale qui se caractérise par un besoin compulsif et répétitif de s’arracher les cheveux, les poils, les cils ou les sourcils. Ce trouble, encore méconnu et souvent tabou, touche entre 0,5 % et 2 % de la population, principalement des femmes. Les personnes atteintes ressentent généralement une satisfaction temporaire après s’être arraché les cheveux, et parfois, elles ne se rendent même pas compte qu’elles le font. Ce comportement peut s’accompagner de rituels, comme rouler les cheveux entre ses doigts, tirer sur les mèches ou même mordre les cheveux.

Quelles sont les conséquences de la trichotillomanie ?

Les conséquences de la trichotillomanie peuvent être multiples et parfois graves. Sur le plan dermatologique, l’arrachage répété des cheveux ou des poils peut entraîner une alopécie plus ou moins étendue. À force de s'arracher les poils, leur racine s'endommage, ce qui peut empêcher la repousse et laisser des plaques dégarnies sur le cuir chevelu, les sourcils ou les cils. En plus des problèmes dermatologiques, il existe également un risque d’infection. En grattant et en arrachant les cheveux, la peau est irritée, ce qui peut favoriser l’introduction de bactéries présentes sous les ongles. 

Par ailleurs, certaines personnes atteintes de trichotillomanie avalent leurs cheveux, un comportement appelé trichophagie ou syndrome de Raiponce, en référence à l’héroïne de Disney. Cela peut entraîner la formation dans l’estomac ou dans d'autres parties du système digestif d’une masse de cheveux appelée trichobézoar, qui peut provoquer des complications digestives, voire une occlusion intestinale. Dans certains cas, une intervention chirurgicale est nécessaire pour retirer cette masse de poils.

Quelles sont les causes de la trichotillomanie ?

La trichotillomanie est considérée comme une maladie psychiatrique, souvent liée à des troubles anxieux, à un stress intense ou à des problèmes de gestion des émotions. Elle peut également être associée à d’autres troubles psychologiques, comme les troubles de l’attention ou les troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Les causes exactes de la trichotillomanie restent floues, mais ce comportement compulsif agit souvent comme un mécanisme d'apaisement face à l'anxiété ou à l'ennui.

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Quels sont les traitements de la trichotillomanie ?

La prise en charge de la trichotillomanie repose sur une approche médicale pluridisciplinaire. Souvent, les personnes atteintes consultent d’abord un dermatologue pour les problèmes de perte de cheveux, avant d’être orientées vers un psychologue ou un psychiatre. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont particulièrement efficaces pour aider les patients à identifier les déclencheurs de leur comportement et à développer des stratégies pour y faire face. 

L’objectif est de remplacer le geste compulsif par d’autres actions apaisantes, comme occuper ses mains, porter des gants ou un bonnet, ou encore pratiquer des activités relaxantes. Dans certains cas, des traitements médicamenteux peuvent être prescrits, en particulier des antidépresseurs ou des médicaments pour réguler l’anxiété. Il est également important de traiter toute pathologie sous-jacente, comme un trouble anxieux ou un trouble de l’attention, pour améliorer les chances de guérison. Pour les personnes atteintes de trichotillomanie, il est crucial de lever le tabou autour de ce trouble et d’oser en parler, à ses proches, ou à un professionnel qualifié.