Burn out : un stage pour se reconstruire

En France, plus de trois millions de personnes sont menacées par le burn out. Un épuisement professionnel qui les laisse sans énergie, et dont la convalescence est souvent longue et difficile. Pour les aider à se reconstruire, un ancien patron lui-même victime de burn out a créé en 2014 un stage, un entraînement sur mesure pour ces professionnels en transition.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Pour renaître, il faut parfois s'isoler, couper les ponts et prendre le temps de se redécouvrir. Emmenés par deux coachs sportifs, les stagiaires souhaitent reprendre pied, retrouver le goût de l'effort pour retrouver celui du travail et de l'entreprise. Cadres, chefs d'entreprise, infirmiers, retraités… ils proviennent tous d'horizons différents, mais affrontent la même difficulté : le burn out.

La plupart des participants au stage mettent généralement plusieurs mois avant de se décider et de s'inscrire. Trente heures d'exercices, de cours et de discussions où ils rencontrent de nombreux professionnels. "Lors d'un burn out, les personnes sont tout d'abord fatiguées, une fatigue inexpliquée, ou présentent des troubles du sommeil. La fatigue et les troubles du sommeil sont les deux maîtres symptômes du burn out. Il y a aussi d'autres choses que l'on peut retrouver dans la dépression : dévalorisation de soi, perte d'envie, d'énergie vitale professionnellement, mais aussi dans les loisirs…Tout le monde essaie de faire tenir la machine coûte que coûte mais à un moment donné, on a un certain nombre de défenses qui sont dépassées et c'est à ce moment-là qu'arrive le burn out", explique le Dr Patrick Muller, médecin généraliste.

Après la théorie, vient l'heure de se livrer. Psychologues, avocats, comptables, chefs d'entreprise… chaque stagiaire se raconte à plusieurs intervenants en fonction de ses besoins et croisent les regards sur son parcours. Après l'analyse de la chute, il faut surtout éviter de reproduire les mêmes erreurs.

On leur apprend par exemple à construire plusieurs vies, l'objectif étant de redevenir un travailleur engagé, mais pas seulement : "On n'a encore jamais vu un burn out où la cause soit 100% professionnelle. Il faut être assis sur un tabouret à trois pattes. S'il n'y a que deux pattes, ça ne marche pas. Et pour nous, ces pattes représentent les trois vies : vie professionnelle, vie personnelle et familiale et vie associative, d'engagement. À partir du moment où ces trois vies existent, s'il y en a une qui a des problèmes (perte d'emploi, divorce, séparation…), il en reste deux et en particulier la troisième vie, la vie associative, qui n'est pas touchée et on va continuer à exister", souligne Jean-Denis Budin, directeur fondateur du centre d'entraînement des professionnels en transition.

En deux ans d'existence, le centre, dépendant du CREDIR, a accompagné 130 personnes. Les trois quarts ont retrouvé un emploi.