Pollution intérieure : quelle peinture privilégier pour ses travaux ?
En pleine réfection de notre logement (peinture), comment être sûr des produits, lors de l'application comme sur le long terme ? Que penser de la peinture dite "dépolluante" ?
Les réponses avec Souad Bouallala, ingénieur qualité de l'air, et avec le Dr Nhan Pham Thi, pneumo-allergologue :
"Une réglementation a été mise en place depuis le 1er septembre 2013, sur l'émission des composés organiques volatils. Pour les dix composés qui ont le plus d'impact sur la santé et les composés volatils totaux, on a une étiquette de A+ à C. Les A+ sont les moins polluantes et les C sont les plus polluantes. Néanmoins, si vous faites de la peinture, avec une peinture A+ il faut aérer pendant trois jours.
"Concernant la peinture dépolluante, il y a différents systèmes de peintures dépolluantes. Ce sont des principes actifs qui sous l'effet d'un rayonnement UV prétendent éliminer les polluants. Des études sont en cours où l'efficacité n'est pas totalement prouvée. On avance sur le sujet. Ca peut même parfois réémettre d'autres polluants. On détruit un polluant pour en émettre d'autres. Ca peut être une source de formation de formaldéhyde par exemple. Pour le moment, le conseil c'est tout de même de prendre des peintures étiquetées A+ plutôt que des peintures dépolluantes."
"Concernant les travaux, il faut essayer de prévoir une période de ventilation et de ne pas être sur les lieux si cela est possible, pendant au moins une ou deux semaines. Mais souvent les travaux prennent du retard et on peut être exposé. Il faut utiliser des matériaux et organiser la ventilation. Ensuite, globalement pour les enfants allergiques, on conseille un aménagement zen, avec le minimum de choses. On peut éventuellement mettre de la moquette mais il faut pouvoir de la nettoyer très facilement, l'aspirer avec des aspirateurs performants. Mais on préfère toutefois des surfaces planes, très peu émissives sur lesquelles on peut faire le ménage facilement d'une main. Les nouveaux logements répondent à des normes écologiques où on consomme moins d'énergie… mais le problème reste le non renouvellement de l'air et on dépend de la ventilation mécanique. Et qui dit mécanique, dit possibilité de panne. Et si ça tombe en panne, on est exposé à une augmentation des polluants."