Violences conjugales : après les coups, les remords

Mon mari est colérique et me frappe parfois. Ensuite, il est pris de remords et pleure en s'excusant. J'ai peur de partir.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les réponses du Dr Muriel Salmona, psychiatre :

"On est souvent dans le cadre d'un processus de violences qui s'installe et qui est très intentionnel. La violence permet d'exercer une domination, une toute-puissance et le couple devient une zone de non-droit. On peut commettre les pires violences dans l'ensemble sans grand risque. Il va y avoir alors toute une stratégie mise en place et les remords font partie de cette stratégie pour pouvoir continuer à garder la victime sous emprise.

"Si jamais les choses n'étaient pas calculées, la violence aurait lieu une fois mais jamais une deuxième fois. Du fait de traumatismes durant l'enfance, la violence d'une personne peut exploser une fois mais cela ne va pas se reproduire. Elle va même avoir tellement honte qu'elle ne va pas pouvoir affronter sa victime. L'alcool est une circonstance aggravante pour les violences. Mais l'alcool ne suffit pas et il n'excuse pas tout. Si on exerce des violences on en est conscient. L'alcool est un désinhibiteur qui permet d'exercer encore plus de violence. La violence est donc un instrument de domination de toute-puissance, et c'est aussi un instrument anesthésiant. L'agresseur s'anesthésie en exerçant des violences. Cela permet de générer une disjonction au niveau du cerveau avec une sécrétion d'hormones qui vont permettre à l'agresseur de s'anesthésier. Il se calme en exerçant des violences. En fait, il demande à la victime d'être une sorte de fusible et d'être à son service pour le calmer, ne pas l'énerver… Il installe ainsi une véritable dictature à l'intérieur de la famille."

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Dossier :

Questions/réponses :

  • À part la séparation, une femme peut-elle trouver une solution si l'homme refuse une thérapie ? Si oui, laquelle ?
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* Les réponses du Dr Muriel Salmona, psychiatre, et d'Ernestine Ronai, observatoire des violences envers les femmes du Conseil général de Seine-Saint-Denis