Un guide des médicaments pour mieux prescrire

"3 000 médicaments inutiles sur 4 000", le constat a de quoi déconcerter. Cinq professeurs renommés réclament donc la création d'un livre blanc du médicament pour aider les médecins à prescrire "mieux et moins". Le point avec le Pr. François Chast, chef du service pharmacologie-toxicologie de l'Hôtel-Dieu, à Paris.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Diviser par quatre le nombre de médicaments consommés par les Français, c'est la première proposition des Professeurs Jean-François Bergman (interniste, hôpital Lariboisière), Alain Gaudric (ophtalmologiste, hôpital Lariboisière), Eric Thervet (néphrologue, hôpital Pompidou), François Chast (pharmacien des hôpitaux, Hôtel-Dieu) et André Grimaldi (diabétologue, hôpital La Pitié-Salpêtrière) pour réformer "la politique du médicament".

Dans un appel lancé dans le Journal du dimanche du 6 octobre 2012, ils suggèrent la création d'un guide officiel des médicaments afin d'"aider les médecins à prescrire mieux et moins et éclairer le grand public. Un livre blanc comme il en existe déjà au Royaume-Uni et en Belgique".

Des médicaments au prix opaque

Cette tribune répond au "Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux" des Pr. Even et Debré, en tête des ventes depuis deux semaines. S'"il a le mérite de faire bouger les lignes", ce livre est "truffé d'erreurs" d'après le Pr. Bergman.

"Il met en lumière un certain nombre de problèmes de manière exagérée et parfois inexacte", ajoute le Pr. Chast. Un livre blanc permettrait donc "de hiérarchiser et classifier les médicaments afin de proposer aux médecins des stratégies thérapeutiques efficaces", explique le Pr. Chast car "malheureusement, deux ans après l'affaire du Mediator, on a l'impression que peu de chose ont bougé".

Ces spécialistes du médicament regrettent également "l'opacité" de la politique du prix des médicaments : "les prix, trop élevés, ne correspondent pas à la qualité des traitements", affirme le Pr. Chast. Ces cinqs professeurs appellent donc à une refonte de ce système et s'interrogent sur le "coût des génériques en France, très supérieur au coût moyen sur le marché européen".

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