Toxicité des OGM : qui est Gilles-Eric Séralini ?

Une étude alarmante relative à la toxicité des OGM, dirigée par le professeur Séralini, a été publiée le 19 septembre 2012, dans la revue américaine "Food and Chemical Toxicology". L'auteur de cette étude sur les risques des OGM, au cœur d'un plan de communication bien orchestré, est une personnalité controversée du milieu scientifique.

La rédaction d'Allo Docteurs
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"OGM : une menace pour la santé ?"
Reportage du 21 janvier 2010, avec le professeur Séralini

Il est l'homme qui, depuis 15 ans, se bat pour mettre en garde contre la toxicité des OGM. Professeur à l'Université de Caen en biologie moléculaire, il a consacré ses recherches aux mécanismes de synthèse des hormones de la reproduction des mammifères et aux perturbations hormonales provoquées par les pesticides, notamment ceux associés aux OGM. Il a été pendant 9 ans expert pour le gouvernement français dans l'évaluation des risques des OGM.

Dès 1997, il demande, avec un groupe de scientifiques, un moratoire sur les OGM en attendant des recherches plus approfondies. Par la suite, il a étudié plus spécifiquement les effets du round-up sur les animaux ainsi que trois variétés de maïs Monsanto, faisant état de risques pour la santé bien plus élevés que ceux admis par les experts du groupe américain.

Gilles-Eric Séralini est aussi président du Conseil scientifique du Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique (CRIIGEN), fondé en 1999 avec Corinne Lepage. Il s'attaque, depuis de nombreuses années, au manque d'indépendance des études scientifiques, dénonçant "l'opacité qui règne sur les évaluations de produits pour la santé publique".

Pressions ?

Gilles-Eric Séralini a mené pendant deux ans sa fameuse étude sur 200 rats nourris au maïs transgénique dans la plus grande clandestinité, pour éviter, dit-il, les "nombreuses pressions" du lobby des pro-OGM. Il serait victime de pressions au sein même de son université. En janvier 2011, il expliquait à L'Express n'avoir eu aucune promotion en 15 ans de carrière, avoir vu des crédits de recherches du CNRS et de l'INRA sauter sans explications, des modules d'enseignement supprimés, etc.

A la suite d'un reportage consacré aux dangers des OGM, diffusé le 21 janvier 2010 dans "Le Magazine de la santé" (voir ci-dessus), et dans lequel Gilles-Eric Séralini était interviewé, le professeur Marc Fellous, président de l'Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) écrit un courrier au CSA pour protester. Il présente M. Séralini comme "un chercheur avant tout militant anti-OGM, qui se prétend indépendant alors que ses éudes sont financées par Greenpeace", et comme "un marchand de peur".

Marc Fellous sera condamné en janvier 2011 pour diffamation. Gilles-Eric Séralini, lui, rétorque à ces accusations : "les communicateurs des firmes semencières me font passer pour un anti-OGM. C'est mensonger et idiot. Je crois à la génétique, je souhaite simplement que des garde-fous sanitaires existent."

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