Diane 35® : le détournement de médicaments

Depuis le début de cette affaire, des voix s'élèvent pour réclamer l'interdiction immédiate de Diane 35®, craignant une nouvelle affaire du Mediator. Parmi eux, Gérard Bapt, député socialiste de Haute-Garonne et membre du conseil d'administration de l'ANSM, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec Gérard Bapt, député PS et membre du conseil d'administration de l'ANSM
Entretien avec Gérard Bapt, député PS et membre du conseil d'administration de l'ANSM

"Voilà un produit qui est, de manière stupéfiante, utilisé en dehors de l'autorisation dont il dispose de la part des autorités sanitaires françaises, et qui sur le plan de l'acné d'un côté et sur le plan de la contraception de l'autre, n'offre pas d'avantages particuliers par rapport aux produits déjà présents sur le marché.

Pour l'acné modérée, donc sur le plan esthétique, il existe bien d'autres produits. Pour l'acné sévère, il existe des produits plus efficaces [que Diane 35®]. Donc en ce qui concerne le traitement de l'acné, les dermatologues savent très bien se passer de ce produit. Je pense que le laboratoire a failli à son devoir de signaler le mésusage d'une part et de prendre des initiatives pour le limiter d'autre part".

L'ultime recours : déposer plainte

Gérard Bapt poursuit : "Ce qui est surtout frappant c'est le retard à l'alerte du système de sécurité sanitaire. L'autorité européenne a signalé, dès 2011, qu'il fallait placer en seconde intention un certain nombre de contraceptifs oraux. Le temps que ça se mette en branle dans notre système de sécurité sanitaire, les victimes et les familles des victimes qui travaillent pour éviter qu'il y ait des victimes supplémentaires ont été amenées à déposer plainte en désespoir de cause. Il a fallu déposer plainte pour qu'enfin l'information puisse passer chez les médecins et chez les patients."

"Je pense qu'il n'y a pas assez de fluidité dans le système [de sécurité sanitaire français]. Mais aussi très certainement cela dépend d'un problème de culture et aussi à mon sens, de la façon dont on assure trop la promotion du médicament pour ses bénéfices [et pas assez sur ses risques]."

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