Le cancer, un facteur de ''paupérisation majeure''

De plus en plus, les patients atteints d'un cancer ou leur proches appellent à l'aide, pour se nourrir, régler une facture d'électricité ou un forfait hospitalier. Plus que jamais avec la crise économique, le cancer est une maladie qui favorise une "paupérisation majeure", selon le dernier rapport de l'Observatoire sociétal des malades de la Ligue contre le cancer.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Entretien avec le Pr Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer
Entretien avec le Pr Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer

Le cancer est la première cause de mortalité en France, plusieurs millions de Français sont ainsi touchés par la maladie, de près ou de loin. Dans un contexte de crise économique, de plus en plus de patients ne peuvent plus faire face à l'ensemble des dépenses liées à leur maladie. Ils se tournent alors vers les associations pour demander de l'aide.

"Le cancer est la première pathologie bénéficiant de l'ALD (Allocation Longue Durée) avec prise en charge à 100%, mais les malades n'arrivent plus à financer le quotidien", s'insurge le Pr Godet, présidente de la Ligue contre le cancer.

Près d'un malade sur deux doit modifier son mode de vie pour des raisons économiques liées à la maladie, et les trois-quarts de ces personnes réduisent toutes leurs dépenses quotidiennes, y compris les dépenses alimentaires et énergétiques.

Ainsi parmi les demandes, 52% concernent la vie quotidienne (alimentaire, électricité, impôts), 23% concernent les dépenses liées à la maladie (forfait hospitalier, financement de prothèses capillaires et mammaires, prise en charge de dépassements d'honoraires,...) et 17% les aides ménagères et l'assistance personnalisée.

En 2012, la Ligue a aidé directement 20.000 personnes pour un montant total de 6,5 millions d'euros.

"C'est la première fois que la Ligue contre le cancer a dû verser autant d'aides financières", alerte le professeur Jacqueline Godet, en évoquant des sommes "en hausse de 8% en 2012 par rapport à l'année précédente".

Les aides versées sont pourtant loin de couvrir tous les besoins puisque tous les gens qui en auraient besoin ne s'adressent pas à la Ligue, estime-t-elle en rappelant le rôle crucial des dons et des legs pour faire face à cet accroissement de demandes.

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