Cabines UV : une dangerosité sciemment dissimulée aux clients

Une enquête du magazine 60 millions de consommateurs alerte sur le manque de formation des professionnels qui proposent des séances de bronzage en cabine. Alors que ces dispositifs augmentent le risque de développer des cancers de la peau, une majorité des établissements ne signifierait pas ces risques aux clients, pas même à ceux qui ont un risque accru (femmes enceintes, personnes à peaux très claires...).

La rédaction d'Allo Docteurs
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Cabines UV : une dangerosité sciemment dissimulée aux clients

En 2009, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) concluait que les utilisateurs de cabines UV augmentaient leur risque de développer un mélanome cutané.

Pourtant, selon une étude réalisée par l'InVS en 2010, un quart des Français pense que l'exposition aux UV artificiels "prépare la peau au soleil". En France, 3 millions de personnes se feraient chaque année dorer la peau dans une cabine de bronzage.

Afin de faire un point sur la prévention assurée par les marchands d'UV artificiels, le magazine 60 millions de consommateurs a missionné 50 clientes dans des centres de bronzage répartis dans cinq villes (Lille, Lyon, Marseille, Paris et Strasbourg).

"Pour nos clientes mystères, le recours aux UV artificiels présentait encore plus de risques [que pour un individu lambda]", insiste le magazine. Elles étaient, en effet, "enceintes de cinq mois minimum", ou présentaient un profil entraînant une sensibilité accrue aux UV (peau, cheveux et yeux clairs). "Le personnel des centres visités aurait […] dû les mettre en garde. Pourtant, les trois quarts de nos volontaires n'ont pas été averties de la dangerosité des ultraviolets et ont été invitées à entrer en cabine !"

Les enquêteurs jugent "vain de confier le discours de prévention au personnel des centres de bronzage, qui vit de cette activité." Selon eux, ni la réglementation – pourtant récemment renforcée – ni les alertes des autorités sanitaires ne suffisent à faire évoluer les consciences.

Les auteurs rappellent que, selon l'Institut de Veille Sanitaire (InVS), 500 à 2.000 décès seront dus à l'usage des cabines de bronzage dans les trente prochaines années.

"Face à ce constat, la seule solution vraiment efficace en termes de santé publique serait d'interdire les cabines de bronzage à visée esthétique", concluent-ils. Une solution drastique déjà en vigueur au Brésil et dans plusieurs états australiens.

En savoir plus :

Les recommandations de l'OMS

La pratique du bronzage artificiel en cabine ou par des lampes est fortement déconseillée. Elle est par ailleurs interdite aux mineurs.

Pour certains groupes, il existe un risque particulièrement élevé d'effets indésirables. Doivent être particulièrement vigilants :

- les gens appartenant aux phototypes cutanés I ou II (peaux très claires et claires)
- les enfants et les adolescents (tous les moins de 18 ans)
- les gens qui ont un grand nombre de grains de beauté ou des taches de rousseur
- les sujets qui ont des antécédents de coups de soleil fréquents au cours de l'enfance
- les personnes qui présentent des lésions cutanées précancéreuses ou cancéreuses
- les gens dont la peau est endommagée par le soleil
- les personnes qui se maquillent, les produits cosmétiques peuvent renforcer leur sensibilité à l'exposition aux UV
- les personnes qui prennent des médicaments. En pareil cas, elles doivent demander conseil à leur médecin afin de déterminer si le médicament qu'elles prennent va les sensibiliser aux UV.