Accueil des personnes handicapées : quels points de vigilance ?

A la suite de dysfonctionnements graves et répétés, un institut médico-éducatif du Gers a été placé ce 27 novembre 2013 "sous administration par l'État". Quels signes doivent inciter les parents à une vigilance particulière à l'égard des établissements spécialisés dans lesquels sont placés leurs enfants ? Trois questions à Thierry Nouvel, directeur général de l'Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (UNAPEI).

Florian Gouthière
Rédigé le
Accueil des personnes handicapées : quels points de vigilance ?
  • Quels garde-fous peut-on poser pour éviter une situation comme celle qui vaut à l'Institut médico-éducatif (IME) gersois d'être aujourd'hui mis sous tutelle de l'Etat ?

Thierry Nouvel : "Pour que des parents puissent avoir une vision de ce qui se passe dans un établissement, il faut que ceux-ci s'y investissent. Dans un certain nombre de cas, les parents peuvent intégrer les conseils de vie sociale, ou participer à la gestion directe de l’établissement (1). C'est là un premier garde-fou. L'IME mis sous tutelle de l'Etat est un établissement géré par une société commerciale. Il s'agit d'un particularisme qui, à l'UNAPEI, nous interroge."
 

  • Quel conseil donner aux parents qui ne peuvent pas s'investir autant dans la vie des établissements ?

Thierry Nouvel : "Adhérer à des associations. Au travers elles, les parents parviennent généralement à faire valoir leur droit de regard sur la manière dont est suivi leur enfant (ou l'enfant devenu adulte). Ils sont en capacité de donner des orientations, mais aussi de monter au créneau lorsque la situation l'exige."
 

  • Certains parents ne peuvent pas choisir l'établissement qui accueille leur enfant. Certains signes doivent-ils inciter à la vigilance, voire trahir des dysfonctionnements ?

Thierry Nouvel : "Dans toutes les situations, il faut veiller à ce que le contact entre l'établissement et les familles soit maintenu. Si l'établissement est ouvert aux parents, ceux-ci peuvent a priori avoir confiance. Un établissement fermé n’est pas forcément un mauvais établissement, mais ce n’est pas un signe de transparence, et il faut alors être vigilant.

"Mais il y a également un certain nombre de questions à se poser. Y-a-t-il bien un projet d’établissement ? Le cas échéant, ce projet a-t-il été formalisé ? Cela est indispensable pour savoir comment va se construire la relation entre l'établissement. Il faut qu'il y ait un projet individuel... Les parents doivent rencontrer le personnel qui doit suivre l’enfant, et la relation entre ces acteurs doit être emprunt d'une confiance mutuelle.

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(1) Chacun des 3100 établissements gérés par l’UNAPEI sont administrés par un parent.

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