Les Européens vivent plus vieux, mais en moins bonne santé

La population de l'Union européenne vit plus longtemps, mais pas forcément en meilleure santé. Un diagnostic qui a poussé, le 23 novembre, l'OCDE et la Commission européenne à recommander aux gouvernements d'investir plus dans leurs systèmes de santé.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Les Européens vivent plus vieux, mais en moins bonne santé -
Les Européens vivent plus vieux, mais en moins bonne santé -  —  Crédit photo : Scusi - Fotolia.com

"Nous devons investir dans la vie des gens et le capital humain, dans l'éducation et le développement des compétences - et aussi dans la santé et les soins", a souligné le commissaire à la santé européen, Vytenis Andriukaitis, lors d'une conférence de presse. "Mon choix des mots est volontaire : nous ne devons pas voir cela comme des dépenses inévitables, mais comme un investissement dans l'avenir", a-t-il ajouté.

Le vieillissement de la population et les taux croissants de maladies chroniques combinés aux contraintes budgétaires rendent désormais "nécessaire" un changement dans la fourniture des soins de santé, estime la Commission qui s'appuie sur un rapport publié conjointement avec l'OCDE, proposant un panorama de l'état de santé et d'accès aux soins des Européens.

Une population vieillissante

L'espérance de vie dépasse 80 ans dans la majorité des Etats membres, mais le rapport met en lumière qu'il ne s'agit pas forcément d'un signe de bonne santé. Environ 50 millions d'Européens souffrent en effet de maladies chroniques et un peu plus d'un demi-million de personnes encore en âge de travailler en meurent chaque année.

Maladies cardio-vasculaires, problèmes respiratoires, diabète, ou encore problèmes psychologiques pèsent lourd dans le budget : on consacre en moyenne 1,7% du PIB à des prestations pour incapacité de travail ou congés maladie. C'est plus que pour les allocations chômage. Les dépenses de santé en 2015 ont représenté 9,9% du PIB de l'UE, contre 8,7% en 2005.

Et un grand nombre de personnes meurent encore de maladies évitables, liées à des facteurs de risque comme le tabagisme. Dans l'UE, une personne sur cinq continue de fumer et 16% des adultes sont obèses, contre 11% en 2000. L'obésité et la consommation excessive d'alcool constituent des problèmes "de plus en plus importants" dans de nombreux pays de l'UE, région du monde la plus grande consommatrice d'alcool.

Inégalités entre Etats membres

"Il reste encore beaucoup à faire pour réduire les inégalités en matière d'accès aux soins de santé et de qualité de ces derniers", estime Angel Gurria, secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dans quatre Etats - Chypre, Grèce, Bulgarie et Roumanie -, plus de 10% de la population ne bénéficient pas d'une couverture de base.

Depuis la crise de 2008, la proportion de la population qui fait état de besoins en soins non satisfaits pour des raisons financières a augmenté dans plusieurs pays, notamment parmi les ménages les plus pauvres. En Grèce en particulier, la part est passée de 4 à 10%.

Avec AFP