Algérie : la grève de médecins se poursuit

Les grèves de médecins initiées il y a deux mois en Algérie se poursuivent avec le 23 janvier, un sit-in dans l'enceinte du principal hôpital d'Alger.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Quatre syndicats de médecins libéraux appellent à une grève sans limite de temps à compter du 3 octobre
Quatre syndicats de médecins libéraux appellent à une grève sans limite de temps à compter du 3 octobre

Plusieurs centaines de médecins "résidents" (équivalents des internes en France), en grève depuis deux mois en Algérie, ont organisé ce 23 janvier un sit-in dans l'enceinte du principal hôpital d'Alger, à la veille de négociations avec le gouvernement.

Ces médecins réclament notamment l'abrogation du service civil qui les oblige à exercer, entre un et quatre ans, dans des zones parfois reculées au terme de leurs longues études (sept ans de médecine générale + quatre ou cinq ans, selon la spécialité), en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens.

Le sit-in dans l'enceinte du Centre hospitalier universitaire (CHU) Mustapha Bacha, dans le centre d'Alger, vise "à faire monter la pression sur le ministère pour qu'il prenne en compte nos revendications", a expliqué à l'AFP le Dr Mohamed Taileb, porte-parole du Collectif autonome des médecins résident algériens (Camra).

Des arrestations pour empêcher la participation à la manifestation

Le Dr Taileb a dénoncé de nombreuses arrestations, dans des trains et aux gares ferroviaire et routière d'Alger, de médecins résidents d'autres villes du pays qui tentaient de rejoindre la capitale pour participer au sit-in.

"Nos revendications sont les mêmes, la non-obligation du service civil pour le rendre plus flexible", a de son côté déclaré le Dr Kaci Belaïd, médecin résident en réanimation à Alger. "Nous sommes prêts à aller travailler dans le Sud, mais avec des avantages de salaires et des billets d’avions".

Malgré la grève très suivie par les quelque 13.000 médecins résidents d'Algérie "le service minimum est garanti et les gardes sont assurées" dans les hôpitaux algériens, selon le Dr Belaïd.

Outre la grève, les épreuves du diplôme d'étude médicale spécialisée (DEMS), qui sanctionne la fin des études de spécialisations, prévues tout au long du mois de janvier ont été largement boycottées.

Une grève déclarée "illégale"

Dans la journée du 24 janvier, un tribunal d'Alger a déclaré "illégale" la grève, selon l'agence d'Etat APS. Le tribunal a également "ordonné l’évacuation des lieux occupés par les grévistes", a indiqué l'agence, sans autre précision.

Cette décision oblige théoriquement les grévistes à reprendre le travail, sous peine d'être en situation d'"abandon de poste" et passibles de sanctions disciplinaires.

avec AFP