Greffe d'organes : tous donneurs présumés !

A l'occasion de la Journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe, qui aura lieu le 22 juin, l'Agence de la biomédecine lance une campagne d'information pour rappeler les conditions du don et l'importance de faire connaître son choix.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec Anne Courrèges, directrice générale de l'Agence de la biomédecine
Entretien avec Anne Courrèges, directrice générale de l'Agence de la biomédecine

"Vous êtes donneur. Sauf si vous dites que vous ne voulez pas être donneur", c’est le message principal de l’Agence de la biomédecine qui se déclinera sur des affiches et des spots vidéos. L'objectif est de rappeler le principe du consentement présumé inscrit dans la loi depuis 1976. "Chacun d'entre nous est réputé avoir accepté le don de ses organes et de ses tissus après son décès. Bien évidemment, on peut être contre, mais dans ce cas-là, il faut l’avoir fait savoir de son vivant", explique Anne Courrèges, directrice générale de l'Agence de la biomédecine.

A ce jour, il existe deux manières de refuser le don de ses organes et de ses tissus après sa mort : soit en s'inscrivant du le registre national des refus, géré par l'Agence de la biomédecine, soit en informant ses proches. Avant d'envisager tout prélèvement, les équipes médicales doivent obligatoirement consulter ce registre pour s'assurer que le défunt n'y est pas inscrit. Si son nom n'y figure pas, le médecin doit interroger les proches pour savoir si le défunt avait de son vivant exprimé un refus au don de ses organes et tissus.

Pour faire respecter sa volonté - et pour être sûr de respecter celle des autres - il est donc essentiel d’en avoir parlé clairement à ses proches. La carte de donneur ne suffit pas : "Cette carte peut être le support d'un dialogue avec ses proches mais elle n’a pas de valeur légale. Et en cas de décès brutal, par exemple un accident de la route, on ne la retrouve pas toujours. Donc rien ne remplace le fait d’en parler avec ses proches", affirme Anne Courrèges.

L'an dernier 5.746 greffes d'organes ont été réalisées en France. Mais en raison de son succès et du vieillissement de la population, la liste nationale des personnes en attente de greffe - une bonne moitié concernant le rein - ne cesse de croître. Elles sont aujourd'hui 21.378, plus du double d'il y a vingt ans.