VIDEO - Pourquoi les victimes ne se débattent-elles pas lors d'un viol ?

Une vidéo extraite de la série "Sous influence" permet de mieux comprendre pourquoi les victimes de viols restent passives face à leur agresseur. 

Héloïse Rambert
Rédigé le
VIDEO - Pourquoi les victimes ne se débattent-elles pas lors d'un viol ?

"Pourquoi elle ne s’est pas défendue ?" Cette insidieuse question à propos des victimes de viols ou d'agressions peut irriter. Voire révolter, tant elle peut être culpabilisante en laissant entendre que la victime n’a pas eu la bonne réaction pour s’en sortir à bon compte. Elle tend aussi dangereusement à mettre en doute l’absence de consentement de la personne agressée et donc à minimiser le viol.

Une scène la série "Sous influence", diffusée par Arte, apporte une réponse à la question, grâce à une petite démonstration pratique. L’héroïne de la série est bousculée par son avocat, qui lui reproche de ne pas s’être suffisamment débattue face à son agresseur. Son mari sort alors de ses gonds et se saisit d’un couteau qu’il place sous la gorge de l’avocat. Il lui donne alors une petite leçon de neurosciences, qu’il n’est sûrement pas prêt d’oublier.



Pourquoi vous ne vous êtes pas débattue pendant votre viol ? - Buzz

Ne pas réagir... pour survivre

"Il y a une partie du cerveau qui s’appelle l’amygdale , qui vous ordonne de tout faire pour survivre, dit-il à l’avocat soudainement pétrifié. Ca résonne si fort que ça couvre la partie du cerveau qui contrôle la raison : le cortex."

"L’amygdale c’est de l’instinct brut, poursuit le mari. Lorsqu’on est pris par surprise, qu’on a peur pour sa vie, on est programmé pour faire tout ce qui pourra assurer notre survie. Et parfois, ça inclut ne rien faire."

L'état de sidération vécu par les victimes

Ce que décrit la scène de la série d’Arte est un phénomène désormais bien connu des scientifiques : l’état de sidération. Il explique que les victimes  restent la plupart du temps complètement passives pendant l'agression.

En réaction à l’angoisse extrême subie lors d’un viol ou d’une violence, certains mécanismes de défense entrent en jeu. Pour diminuer son niveau de souffrance physique et psychique, la victime se tétanise. Ainsi paralysée, elle ne peut réagir. Ce sont des "réactions neurobiologiques normales du cerveau face à une situation anormale, celle des violences", précise le Dr Muriel Salmona, psychiatre. Le cerveau produit des substances qui calment le stress. La victime est alors en état d'analgésie totale et ne ressent plus la douleur. Par conséquent, elle se dissocie de son propre corps et a l’impression de voir le viol ou la violence de l’extérieur.