Urgences : cinq infirmières épuisées en arrêt maladie à Besançon
Les infirmières de nuit du service des urgences du CHRU de Besançon ont été contraintes de cesser le travail lundi. Le syndicat Sud tirent la sonnette d’alarme sur la situation des équipes soignantes dans un contexte plus général de crise des urgences.
"Ça craque" résume Florent Uzzeni. Ce responsable syndical Sud déplore l’état d’épuisement de l’équipe d’urgentistes du Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Besançon. Depuis lundi soir, cinq infirmières de nuit de ce service sont en arrêt maladie pour épuisement. "Au service d'accueil des urgences du CHRU de Besançon, tou.te.s les infirmièr.e.s qui devaient travailler (dans la nuit de lundi à mardi, ndlr) ont été arrêté.e.s par leur médecin", précise dans un communiqué le syndicat Sud.
15 jours d'arrêt
En toute hâte, la direction de l’hôpital a réussi à remplacer ces personnes pour la nuit qui vient de passer mais l’incertitude demeure pour la suite. "Pour (lundi) soir, ils ont trouvé une solution mais pour demain ? Après-demain ?", interroge Florent Uzzeni, soulignant que les remplaçants n'étaient pas habitués au service des urgences. Selon lui les cinq infirmières "sont arrêtées pour quinze jours".
Il rappelle que "le service des urgences du CHRU, qui accueille 90 cas médicaux graves et des polytraumatisés" par jour, est en grève depuis six semaines. "Les équipes sont épuisées: sous-effectif, augmentation de la charge de travail, manque de moyens, non-reconnaissance de la politique d'austérité", a listé le syndicat Sud.
"Un poste d’infirmière a été supprimé et les équipes revendiquent du personnel supplémentaire pour faire humainement face à la charge de travail, ainsi qu'une profonde réorganisation du service", a détaillé le syndicat.
130 services d'urgence en grève
Cette grève de Besançon s’ajoute aux nombreuses autres ailleurs dans l’Hexagone. Depuis le début des grèves dans les services d'urgence d'hôpitaux parisiens à la mi-mars, le mouvement ne cesse de prendre de l’ampleur. Il touche désormais 130 établissements dans toute la France, selon le collectif Inter-Urgences.
Le 14 juin dernier, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a promis de débloquer 70 millions d'euros, notamment pour financer des primes. Mais cet effort est jugé insuffisant par les syndicats CGT, FO et Sud, et par Inter-Urgences. Une nouvelle manifestation nationale est prévue le 2 juillet à Paris.
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