Un nouveau parcours de soins ''nécessaire mais incomplet''

Un rapport sur le parcours de soins remis à Matignon propose de recentrer le système sur le patient. 19 propositions pour améliorer son efficacité. Un projet nécessaire mais incomplet selon Claude Rambaud, présidente du Collectif interassociatif sur la santé (CISS), qui regroupe les associations de malades.

Stéphanie Rathscheck
Rédigé le , mis à jour le
Claude Rambaud, présidente du Collectif interassociatif sur la santé (CISS)
Claude Rambaud, présidente du Collectif interassociatif sur la santé (CISS)
  • Le parcours de soins avec la mise en place d'un médecin traitant date de 2004. Neuf ans après, est-il encore adapté ?

Claude Rambaud : "On se bat en France pour que l'accès aux soins soit égal mais il est encore loin de l'être. Le parcours du patient est très dur, très compliqué aujourd'hui. Si vous avez un épisode court, ça va. Si un patient doit faire face à une maladie plus compliquée, par exemple le cancer, le parcours est long et complexe. Je suis d'accord avec cette idée, il faut mettre en place une plus grande fluidité pour le patient."

  • Vous qui êtes au contact des usagers, quelles sont les difficultés concrètes qui les empêchent d'être bien soignés ?

Claude Rambaud : "Si on reprend ce parcours de soins, déjà, trouver un médecin traitant n'est pas évident, dans certains coins de France, il n'y a plus assez de généralistes. Obtenir un rendez-vous avec un spécialiste dans des temps raisonnables est souvent aussi compliqué pour les patients. Il faut parfois attendre des semaines. Une des plus grosses difficultés aussi, c'est d'accéder aux infos qui concernent les patients eux-mêmes. On a écrit partout qu'il fallait un accès aux informations mais ça n'est pas encore le cas."

  • Dans ce rapport, les propositions devraient permettre de rendre ce système plus efficace, et par conséquent, plus économique.

Claude Rambaud : "On parle d'efficacité et de faire des économies. Très bien, mais ces économies doivent être faites au bon endroit. On doit travailler sur la pertinence des actes réalisés sur les patients, travailler sur l'évaluation des pratiques, des traitements. Il y a une impasse là-dessus dans le rapport d'Alain Cordier. Il n'existe pas aujourd'hui de données générales, d'évaluation fiable de l'efficacité des traitements prescrits et utilisés en France, ou de leurs effets secondaires. Sont-ils tous bien utilisés ? Il faut s'intéresser précisément à ce qu'on fait, au prix et à la façon de le faire."

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