Qui est Agnès Buzyn, la nouvelle ministre de la Santé ?

Professeur d'hématologie reconnue, Agnès Buzyn, 54 ans, a dirigé l'Institut national du cancer (INCa) puis la Haute autorité de santé (HAS). Elle devient ministre des Solidarités et de la Santé.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Après Marisol Touraine et son profil très politique, c'est une médecin qui prend les rênes du ministère de la Santé : professeur spécialisée en hématologie, enseignante et chercheuse. Agnès Buzyn a grandi entourée de médecins. Son père était chirurgien, comme plusieurs de ses oncles et sa mère, psychologue-psychanalyste. Elle s’est donc assez naturellement retrouvée sur les bancs de la fac de médecine puis interne des Hôpitaux de Paris. Agnès Buzyn a réalisé la majeure partie de son parcours de clinicienne hématologue et d'universitaire à l'Université Paris V-Hôpital Necker. Elle a été responsable de l'Unité de soins intensifs d'hématologie adulte et de greffe de moelle de 1992 à 2011.

Elle considère la relation patient-médecin comme essentielle à la réussite d’un traitement. "C’est quelqu’un qui a toujours témoigné d’une très grand proximité sur les questions des soins vers le patients, la prise en compte des besoins des patients, de leur attente. Elle était très favorable, et elle le sera encore j’en suis convaincu, à cette idée de parcours de soins que l’on développe et de prise en compte de l’ensemble des besoins du patient", estime Christian Saout, ancien président du Collectif interassociatif sur la santé (CISS).

Comme chercheur, ses travaux ont donné lieu à plus de 150 publications dans des revues scientifiques en langue anglaise. Elle gardait jusqu'à présent une activité de consultation d'hématologie à l'hôpital Saint-Antoine à Paris.

Elle a également été membre du conseil médical et scientifique de l'Agence de biomédecine (2005-2008) et présidente du conseil scientifique de la Société française de greffe de moelle et de thérapie cellulaire (2008-2011).

En mars 2011, le grand public la découvre après l’accident nucléaire de Fukushima, au Japon. Elle est alors présidente depuis 2008 de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

Agnès Buzyn est ensuite nommée présidente de l’Institut national du cancer (INCa) de 2011 à 2016. Hier, la nouvelle de sa nomination y a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme et de fierté. "C’est vraiment sur la prévention qu’elle a fait avancer les choses. Elle est très largement à l’origine de l’existence du programme national de réduction du tabagisme. Elle a beaucoup travaillé sur le troisième plan cancer et a fait inscrire ce programme national dans le plan cancer qui ensuite a donné plusieurs mesures comme le paquet neutre", explique Thierry Breton, directeur général de l’INCa.

Dernier poste en date : la présidente du Collège de la Haute autorité de santé (HAS), qu’elle a quitté hier pour entrer au gouvernement.

De nombreux acteurs du monde de la santé se félicitent de cette nomination et espèrent qu’Agnès Buzyn sera guidée par sa longue expérience de praticienne.