Vincent Lambert : le tribunal administratif rejette la demande d'arrêt des traitements

EN BREF - Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a tranché. La requête de François Lambert, le neveu du patient en état végétatif, a été rejetée. Celui-ci réclamait l'application sans délai de la décision d'arrêt des traitements validée par le Conseil d'Etat et la justice européenne.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Vincent Lambert : le tribunal administratif rejette la demande d'arrêt des traitements

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a rejeté ce vendredi la demande d'arrêt des traitements de Vincent Lambert réclamé par son neveu, François Lambert, entraînant de facto le maintien en vie artificielle de ce patient de 39 ans, victime de lésions cérébrales irréversibles après un accident la route et en état végétatif depuis 2008.

Les juges ont estimé que les médecins du CHU de Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert depuis 2008, étaient en droit, en vertu de leur "indépendance professionnelle et morale", de suspendre le processus d'arrêt des traitements engagé en juillet après les décisions du Conseil d'Etat et de la Cour européenne validant l'interruption des soins.

Selon le tribunal administratif qui a suivi les recommandations de la rapporteure publique, la décision d'arrêt de traitements ne peut être prise "qu'à titre personnel par le seul médecin en charge du patient", l'hôpital ne pouvant s'y opposer.

François Lambert réclamait l'application par le CHU de Reims de la décision prise le 11 janvier 2014 par le docteur Eric Kariger en charge à l'époque de Vincent Lambert, de stopper l'alimentation et l'hydratation artificielles de son patient en l'accompagnant jusqu'à la mort par des soins palliatifs.

L'arrêt des traitements, plusieurs fois contesté en justice par les parents, catholiques traditionalistes farouchement décidés à maintenir en vie leur fils, avait finalement été validé par le Conseil d'Etat pour qui la continuation des soins de Vincent Lambert constituait une obstination déraisonnable puis, en juin 2015, par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

Après l'avis de la CEDH, le docteur Daniela Simon, désormais en charge de Vincent, avait engagé une "nouvelle procédure collégiale en vue d'une décision d'arrêt des soins". Mais elle l'avait suspendue à la surprise générale une semaine plus tard au motif officiel de pressions extérieures nuisant à la "sécurité" du patient comme des équipes médicales, notamment après des menaces d'enlèvement publiées dans un blog.