Les médecins généralistes contre le tiers payant

Marisol Touraine veut appliquer le tiers payant aux consultations des médecins généralistes. La ministre devrait l'annoncer ce jeudi 19 juin 2014  lors de la présentation de sa nouvelle loi de santé publique. Mais déjà, la mesure provoque la colère des syndicats de médecins généralistes. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien en vidéo avec Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération syndicale des médecins de France
Entretien en vidéo avec Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération syndicale des médecins de France

Avec le tiers payant, le patient n'a plus besoin d'avancer les frais de la consultation. L'assurance maladie et la complémentaire du patient rémunèrent directement le praticien. Le dispositif facilite l'accès aux soins des plus démunis mais pour les syndicats de médecins généralistes, il remettrait directement en cause le "paiement à l'acte", principe fondateur de la médecine libérale en France. 

"Il existe déjà le tiers payant social pour les personnes qui bénéficient par exemple de la couverture médicale universelle (CMU) et nous y sommes favorables", affirme Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération syndicale des médecins de France. "En revanche, nous sommes opposés à un tiers payant généralisé pour tous les Français parce qu'il faut continuer à responsabiliser les patients et éviter une attitude de consommation vis-à-vis de l'acte médical".

"Le paiement de l'acte fait partie de la relation extrêmement importante et personnelle entre le médecin et le patient. C'est la base de la médecine libérale et du libre choix qu'exercent les patients. Dématérialiser complètement le paiement, ne plus honorer son médecin transforme l'acte médical en un service qui serait dû par la collectivité aux patients. Nous restons attachés à ce fondement de la médecine libérale".

"Il existe 400 assureurs complémentaires santé aujourd'hui en France. Comment voulez-vous qu'un médecin puisse récupérer les cinq ou six euros de sa consultation auprès de 400 débiteurs ? Il y a donc un véritable problème technique".

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