Mutuelles : pourquoi les tarifs augmentent cette année ?

Selon l’UFC-Que Choisir, les tarifs des complémentaires sont en hausse de 8% en moyenne. Des chiffres qui s’expliquent en partie par la réforme du reste à charge zéro.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Qui va payer l’addition du reste-à-charge zéro ? Cette réforme qui doit permettre aux Français d’avoir accès à des lunettes, des audioprothèses et des prothèses dentaires entièrement remboursées va entrer en vigueur progressivement au cours des trois prochaines années. Le gouvernement avait promis que cela se ferait sans aucun augmentation des cotisations des complémentaires santé, mais certains assurés ont déjà eu une mauvaise surprise.

C’est le cas de Patrick, retraité de 66 ans. Sur l’avis d’échéance de sa mutuelle reçu début janvier, il a constaté une hausse de 8% par rapport à l’an dernier, soit une centaine d’euros de plus en un an. Il craint un impact important sur son budget quotidien.

Jusqu'à 40% d'augmentation

Et son cas est loin d’être isolé. L’UFC-Que Choisir a lancé un appel à témoins sur cette question en décembre. Ils ont reçu près de 1.000 témoignages par courrier ou par mail dénonçant une hausse des tarifs des mutuelles pour 2019. Selon les calculs de l’association de consommateurs, l’augmentation moyenne serait de 8%, mais avec des hausses pouvant aller jusqu’à 40% pour certains contrats. Anne-Sophie Stamane, journaliste à l’UFC-Que Choisir, dénonce les arguments très flous mis en avant par les mutuelles : « La plupart du temps, elles s’abritent derrière les réformes comme le forfait hospitalier, la hausse du forfait sur les actes coûteux et même l’obligation vaccinale, c’était très divers, très varié », explique-t-elle.

Boucs émissaires

La ministre de la Santé a tapé du poing sur la table à plusieurs reprises pour fustiger les mutuelles qui profiteraient de la réforme du reste à charge zéro pour augmenter leurs tarifs. De leur côté, les mutuelles confrontées à une hausse des dépenses de santé, refusent d’êtres les boucs-émissaires de cette réforme. Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, explique que tout le monde a un rôle à jouer pour que les tarifs n’augmentent pas plus. « Il faut que la sécu augmente ses remboursements, que les mutuelles ajustent leurs remboursements mais il faut aussi que les professionnels de santé acceptent de modérer leurs tarifs voir de les plafonner dans le cadre du reste à charge zéro », affirme-t-il.

Le coût de cette réforme est évalué à 1 milliard d'euros, dont 75% portés par la Sécurité sociale et le reste par les complémentaires santé.